Une petite lueur d'espoir commence à pointer pour la condition de la femme algérienne. L'avant-projet de loi élaboré par la commission Zeghloul a été approuvé par le Conseil de gouvernement, mercredi 18 août. Il ne s'agit là que d'un premier pas timide, des « mesurettes », pour reprendre l'expression de Mme Ourida Harhad, représentante de l'AITDF, un « raccommodage », selon Mme Ouared, présidente de l'Association de protection et de promotion des femmes. Car si ces nouveaux amendements pourront diminuer le taux de divorce et permettre aux femmes d'échapper au statut de mineures, la condition féminine n'en sera pas pour autant profondément modifiée. Tant que ce code est maintenu, comme le rappellent souvent les militantes, il subsistera toujours des lois discriminatoires qui font de la femme l'inégale de l'homme. Et le combat n'est pas gagné d'avance puisque ces modifications ne sont qu'au stade d'avant-projet, lequel devra encore franchir plusieurs obstacles et pas des moindres : le Conseil des ministres, l'APN et le Conseil de la nation. Il se pourrait que les islamo-conservateurs opposent un non catégorique. Il y a quelques semaines déjà, lorsque le rapport final de cet avant-projet de loi avait été remis au ministre de la Justice, le MSP avait décidé de lancer une pétition d'un million et demi de signatures contre ce nouveau texte estimé en contradiction avec la charia. « Nous refusons que ce texte soit imposé aux Algériens », avait déclaré Mme Benbraham, l'avocate de ce parti siégeant à l'APN et au gouvernement. Pour le MSP, il est inconcevable qu'une femme se marie sans l'autorisation d'un tuteur. Il ne faudra certainement pas s'attendre à un cadeau du côté des partis islamo-conservateurs. Passera ? Ne passera pas ? Ce sera donc le « wait and see » quant au cheminement de cet avant-projet de loi. En attendant, l'Algérie est désormais le dernier Etat du Maghreb à « institutionnaliser » le sexisme en maintenant le code la famille. En Tunisie, la proclamation de l'égalité entre les hommes et les femmes date de 1957, et le Maroc a récemment transformé en profondeur sa moudawana.