Les dettes des microentreprises créées dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), qui touchent 25% de l'ensemble des projets financés par ce dispositif depuis sa création, ne seront pas épongées, a révélé hier à Alger le directeur général de cette agence, Mourad Zemali. «Il n'y a pas d'effacement de dettes parce que c'est contraire à l'esprit d'entrepreneuriat. Effacer les dettes est le plus mauvais service à rendre aux jeunes», a affirmé M. Zemali lors du forum du quotidien El Moudjahid. Ce dernier a invité les jeunes promoteurs qui sont confrontés à des difficultés de remboursement de leurs dettes à se rapprocher des services de son organisme en vue de proposer un rééchelonnement de leurs dettes, conformément à un calendrier de remboursement. Au titre d'accompagnement, Mourad Zemali a souligné que son agence se donne pour mission de trouver des plans de charge au profit des entreprises en difficultés financières grâce à des accords de sous-traitance liant l'agence avec des entreprises économiques dont Algérie Télécom. Sur un total de 353 000 microprojets créés depuis 1996 pour un montant global de 3 milliards de dollars, seulement 10% des micro-entreprises ont été dissoutes, a ajouté le même responsable, précisant que le Fonds de caution mutuelle de garantie intervient afin de rembourser les crédits des microentreprises défaillantes. Parmi ces promoteurs, le conférencier a cité ceux qui ont déclaré faillite après avoir monté leur projet, et ce, pour diverses considérations. Le même responsable a insisté sur le fait qu'aucune poursuite judiciaire n'est entreprise contre les jeunes promoteurs dont les projets n'ont pas abouti. Seulement 160 jugements ont été prononcés depuis le lancement de l'Ansej à l'encontre des jeunes promoteurs pour avoir détourné les crédits dont ils ont bénéficié pour financer leurs projets. «Un chiffre très insignifiant» par rapport à l'ensemble des projets ayant abouti, a commenté le premier responsable de l'Ansej, soulignant que le taux de recouvrement des prêts accordés aux jeunes promoteurs dans le cadre du financement de leurs projets d'activités est de 65%. Mourad Zemali a relevé, par ailleurs, que son agence n'est pas touchée par les mesures d'austérité décidées par le gouvernement suite à la chute des prix du pétrole et l'amenuisement des recettes en devises. L'Ansej, qui a gelé depuis 2011 le financement de certaines activités connaissant une saturation dont le transport de voyageurs, table à l'avenir sur l'amélioration du traitement des dossiers en passant à un délai moyen de deux à trois mois contre six mois en 2015, selon son directeur général.