En concédant sa troisième défaite d'affilée, le champion sortant boit le calice jusqu'à la lie. Ce revers n'est pas un accident de parcours mais la conséquence logique d'une intersaison irréfléchie. Laquelle a été concoctée et exécutée par Hamar et Madoui, principaux responsables d'un naufrage ne disant pas son nom. Les deux «managers» ont non seulement vidé le onze de sa matière, mais aussi liquidé les Gasmi, Demmou, Lagraa et Djahnit parce qu'ils ne s'entendaient pas avec le coach. Ne mesurant pas l'ampleur des dégâts occasionnés à l'Entente, les «recruteurs» ratent leur casting : les Khenniche, Benlamri, Haddouche, Chenine, Rebiai, engagés à coups de centaines de millions, n'ont pas ramené le plus attendu. Malgré les appels de certains Ententistes flairant le danger, le duo Hamar-Madoui nargue tout le monde et continue dans sa politique de fuite en avant. Celle-ci fait perdre à l'ESS son jeu et l'emmène droit vers le mur. Pour preuve, sur les 12 rencontres disputées, le onze ententiste n'a grappillé que 14 points sur les 36 mis en jeu. Au 8 Mai 1945, il a perdu 9 points. Muette depuis 290 minutes, son attaque, où «brille» un joueur émargeant mensuellement contre 2,5 millions de dinars, est incapable de refaire le handicap d'un petit but. Récurrentes pour le troisième match consécutif, les bourdes individuelles et collectives de la défense sont la conséquence de la liquidation de la paire Demou-Mellouli et de la mise au frigo d'Aroussi. N'ayant pas de baguette magique, le Suisse Alain Geiger, qui n'a pas, en matière d'effectif, les coudées franches, est tout sauf un sorcier. D'autant que la gestion technique et administrative d'une équipe «professionnelle» est une science. «Encaissant des buts sur des erreurs individuelles, l'équipe n'ayant, une nouvelle fois, pas pu refaire son handicap, a besoin d'un grand travail. On doit en outre améliorer la condition physique de quelques joueurs. Soumis à une forte pression, certains d'entre eux éprouvent du mal à jouer à domicile. Un grand chantier m'attend pour non seulement remobiliser le groupe, mais aussi casser cette spirale de défaites», a déclaré le nouveau et ancien coach de l'Entente, qui paie les pots cassés d'une intersaison bâclée.