Jujubier, euphorbe, romarin, moutarde, carotte sauvage, mais aussi thym, chardons, multifleurs, agrumes, herbes de montagne... Ce sont au moins une quinzaine de types de miel naturel produits à travers le territoire algérien qui ont été exposés à la médiathèque Mustapha Ben Boulaïd, et ce, dix jours durant. Une dizaine d'exposants venus des quatre coins du pays ont offert aux yeux et aux palais un panel de saveurs et de couleurs de ce précieux produit de la nature réputé pour ses mille et une vertus. L'initiative est de l'Association algérienne pour la promotion de la ressource humaine de Ouargla, qui a regroupé des apiculteurs du nord et du sud du pays pour faire connaître ce produit du terroir. Et si le miel de jujubier reste le premier au classement, se taillant la part du lion en matière de ventes au regard de sa notoriété ancestrale comme boosteur de l'immunité générale, les Ouarglis ont pu découvrir, durant ces dix jours, les produits de la ruche algérienne dont les prix varient entre 2200 et 4000 DA le kilo. Du miel saharienLa grande découverte de cette belle exposition, tenue en plein air, est que la majeure partie du verger destiné à la transhumance des apiculteurs se situe dans l'Atlas saharien et au Sahara, d'Est en Ouest et vers le Sud. C'est ainsi que chaque mois de l'année représente une destination pour les ruches, à commencer par les plaines de la Mitidja et les monts de Médéa qui comptent des vergers de fleurs multiples, dont la principale reste celle du néflier dont la période de floraison s'étale d'octobre à janvier. Le mois de février est, quant à lui, consacré à la récolte du pollen avant de céder le pas aux orangeraies et autres agrumes, du 21 mars à fin avril, dans le nord du pays. A partir de mai, honneur au jujubier de l'Atlas avec une floraison précoce à Ghardaïa et El Goléa, puis Biskra et Laghouat, ainsi que Aïn Oussera, El Birine et Djelfa fin juin. Durant la même période, ceux qui préfèrent l'eucalyptus font une virée à Tipasa, Blida et Alger. Entre juillet et août c'est la ruée sur l'Atlas saharien pour profiter du jujubier d'El Bayadh, Laghouat, Aflou, Biskra et Arris, mais aussi des chardons de Tiaret, Tissemsilt et Béchar. Vient ensuite le tour de l'euphorbe qui compte ses meilleurs vergers du côté d'El Bayadh. Dans la région de Ouargla, les apiculteurs se sont spécialisés dans des miels peu connus des Algériens vu la spécificité du couvert végétal local. Ouargla se distingue Vendus sous la dénomination commerciale de «multifleurs» et «forêt», ce miel qu'on dit typiquement saharien reflète aussi une adaptation des producteurs locaux à l'épanouissement des barrages verts des alentours. Ainsi, cette exposition a été l'occasion à des apiculteurs, ayant une connaissance admirable des moindres coins du pays et des spécificités de chacune de ses régions, de présenter au consommateur des miels de différentes couleurs et saveurs, qui possèdent également des vertus spécifiques à chaque besoin. Le multifleurs est ainsi conseillé pour l'usage quotidien notamment aux enfants et aux personnes âgées ; le jujubier convient à tous mais semble avoir la particularité d'être à faible indice glycémique donc mieux approprié aux diabétiques ; tandis que le miel de romarin et de chardons aide à lutter contre la mauvaise humeur, la dépression, les problèmes digestifs en général et le syndrome du colon irritable en particulier ; le miel d'oranger, subtil et renforcé en vitamine C est préconisé pour les maladies de l'hiver et compte une option supplémentaire de régulateur de la tension artérielle, selon les brochures présentées par les exposants. Le tout est évidemment agrémenté par le label algérien de «made in bladi». Cette exposition, qui prendra aujourd'hui la route vers Hassi Messaoud, pour une dizaine de jours, compte également tous les autres produits de la ruche tels que la propolis, la cire et la gelée royale qui se déclinent également en compléments alimentaires ainsi que des produits cosmétiques.