La non-signalisation des travaux de confortement de l'autoroute à Lakhdaria est à l'origine de nombreux accidents mortels. Le facteur humain reste toutefois la raison principale de la forte mortalité sur les routes. C'est sur le tronçon autoroutier reliant Lakhdaria à Bouira, long de 33 km, que la plupart des accidents de la circulation sont enregistrés quotidiennement. Depuis son ouverture à la circulation routière à la fin des années 1990, plusieurs accidents mortels ont été signalés sur cet axe. La dégradation de ce tronçon, qu'on surnomme «automoute» (mout, mort en arabe), est à l'origine de cette hécatombe. Le dispositif mis en place par la Gendarmerie nationale n'a pas suffi à réduire les accidents. En dépit des mesures et surtout des mises en garde des responsables du secteur des travaux publics à l'égard de l'entreprise en charge des travaux, le renforcement des chantiers en moyens humains et matériels tarde à se faire. Et la livraison de cette portion de l'autoroute n'est pas pour demain. L'augmentation constante du nombre d'accidents est due à l'insuffisance de plaques de signalisation avertissant les usagers sur l'implantation de chantiers. Cette situation amène de nombreux automobilistes, notamment les véhicules lourds, à emprunter l'ancienne route, la RN5, pour éviter non seulement les accidents mais aussi les embouteillages monstres qui se forment quotidiennement. L'annonce faite récemment par le ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, à propos de la livraison de ce tronçon avant la fin de l'année, n'a convaincu personne, dès lors que les travaux piétinent. Selon une source informée, l'enveloppe allouée à la réfection de ce tronçon (plus de dix milliards de dinars) a été déjà consommée sans que le projet ne soit livré. «Les études faites par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont conclu que ces accidents sont dus essentiellement à l'excès de vitesse, pointant du doigt les conducteurs de véhicule», a expliqué le commandant de la Gendarmerie nationale, Aïssa Haouichi. Il n'en demeure pas moins que la circulation des poids lourds sur ce tronçon, qui, pourtant, leur avait été interdite il y a quelques années, a aggravé la situation. Les véhicules de gros tonnage sont généralement à l'origine de la moitié des accidents survenus sur l'autoroute. La surcharge ainsi que le mauvais état mécanique de ces véhicules font qu'ils deviennent des engins de la mort, tant ils sont incontrôlables et provoquent des carambolages sur ce tronçon. La déclinaison de cette autoroute complique les choses, notamment à proximité de la commune de Djebahia. Le constat fait par la Gendarmerie nationale intervenant sur cet axe, ainsi que par les équipes de la Protection civile est sans appel. Les nombreuses campagnes de sensibilisation lancées par ces services n'ont pas encore eu l'effet escompté.