Afin de rattraper le retard dans le développement de la wilaya de Béjaïa, le wali, Ouled Salah Zitouni, multiplie les annonces à l'endroit des investisseurs et multiplient les rencontres avec différentes entreprises de réalisation et son exécutif. Coup de gueule, mesures et décisions instantanées pour tenter de huiler la lourde machine administrative qui est à l'origine de l'essentiel des blocages des dossiers d'investissement. Même les candidats à l'investissement n'en revenaient pas du fait que le chef de l'exécutif ait confronté, la semaine passée, son administration aux porteurs de projets en offrant à ces derniers une occasion inouïe pour exposer leurs problèmes et les voir régler séance tenante. Le wali, surnommé le «bombardier», ratisse large. Ne voulant pas perdre de temps, il a sciemment mis la charrue avant les bœufs, en exigeant le lancement des projets touristiques même s'il sait que les zones industrielles et les zones d'expansion touristique (ZET) ne sont pas suffisamment, ou pas du tout, viabilisées. Très longtemps, les promoteurs ont été bloqués dans leurs projets par des oppositions de citoyens et les lenteurs administratives dans le traitement des dossiers avant l'établissement du permis de construire. Mais les déboires des investisseurs sérieux s'arrêtent-elles à ce niveau ? Interrogés, quelques opérateurs rencontrés dans le hall de la salle des congrès de la wilaya ont exprimé leurs inquiétudes quant à la viabilisation des ZET sises à l'est de la wilaya, évoquant le déboisement et le plan d'aménagement des sites qui est au stade d'étude, disent-ils. Selon la direction du tourisme, 10 ZET sont concernées par le Plan d'aménagement touristique (PAT) qui est à sa deuxième phase. Cette étude, qui ne sera pas prête avant la fin 2016, «déterminera le type d'établissements à installer et les travaux de viabilisation» à mener. Au total, la wilaya compte pas moins de 956,5 hectares aménageables. Jachère Autre problème de taille : laissées longtemps en jachère, des pans entiers de ZET ont été indûment occupés. Baraques et habitations ont été également érigées à l'intérieur des ZET, dont les terrains sont des propriétés privées. Les porteurs de projets craignent d'attendre encore longtemps avant de pouvoir lancer leurs activités. Et ce, en dépit des assurances faites par le wali qui a indiqué que «cela n'empêchera pas les investisseurs de lancer leurs projets en commençant par déposer leur permis de construire». Et d'ajouter que la solution préconisée pour la forêt qui longe la bande littorale «consiste en la transplantation des arbres afin de sauvegarder l'écran vert entre la mer et la RN9». A ce sujet, le wali a ordonné la démolition des taudis qui font office d'échoppes et autres commerces illicites, une opération qui doit être menée par les APC. Par ailleurs, et selon Ouled Salah Zitouni, les zones industrielles d'El Kseur et de Beni Mansour, qui se trouvent, respectivement à 20 et 100 kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya, «vont être viabilisées». Dans son appel aux investisseurs locaux et étrangers, le wali a déclaré que «ceux qui sont intéressés par l'investissement au niveau des deux plateformes industrielles d'El Kseur et de Beni Mansour, d'une superficie de 175 ha chacune et dont les permis de bâtir sont délivrés, peuvent se rapprocher de l'administration où toutes les facilités, accompagnement et assistance seront garanties». Pour rappel, 63 dossiers d'investissement, sur une centaine, dans le domaine du tourisme ont été déposés dans le cadre du Calpiref. Dix-huit investisseurs ont été mis en demeure de compléter leurs dossiers sous peine de voir ceux-ci annulés.