Six sur les huit zones d'expansion touristique retenues dans la wilaya sont toujours en phase d'étude. Créées par décret depuis 1988, dans le cadre d'un plan national visant à booster le tourisme, les zones d'expansion et sites touristiques (ZEST) retenues dans la wilaya de Tizi Ouzou continuent, 27 ans après, à patauger dans un labyrinthe de procédures bureaucratiques qui ne fait pas d'elles plus qu'une arlésienne qui ne manque pas, au gré des revirements de situations, tantôt de décourager et tantôt de susciter des espoirs. à l'annonce de ce projet qui a, depuis, fait couler beaucoup d'encre et de salive, huit zones balnéaires ont été retenues tout au long du littoral de la wilaya de Tizi Ouzou. Il s'agit de Sidi Khelifa, Azeffoun, Blerouna, Djemâa n'Rbat, Zegzou, Abéchar, Feraoun et Tassalast. L'ensemble de ces zones totalise 1973 ha dont le foncier aménageable prévu est de 210,34 ha, soit 10,85% de leur superficie totale. Au début du quinquennat 2010-2014, les autorités ont annoncé l'inscription d'un nouveau programme d'aménagement de quatre nouvelles zones d'expansion et sites touristiques de montagne à Azrou n'Thor (commune d'Iferhounène), Tizi Ouadjaboub (commune de Bounouh), Tala Guilef (commune de Boghni) et Yakouren. Ces dernières totalisent une superficie de 831 ha. Aujourd'hui encore, "la vocation touristique par excellence" de cette région ne cesse d'être mise en exergue dans tous les discours, et ce projet de ZEST d'être présenté comme la parfaite clef du développement de sa vocation, mais qu'en est-il en réalité ? Selon le dernier rapport officiel présenté par le wali de Tizi Ouzou, six parmi les zones balnéaires sont toujours en cours d'étude. "En 3e phase d'étude pour celles d'Abéchar et Zegzou, et en 1re phase pour Tassalast, Feraoun, Djemâa n'Rbat et Blerouna", précise ledit rapport qui fait ressortir qu'à leur aboutissement ces zones n'offriront que 105 ha de surface aménageable. Seules donc les ZET de Sidi Khelifa et d'Azeffoun ont pu dépasser cette phase. "Les plans d'aménagement de ces deux dernières ont été approuvés par décret en avril 2013", a-t-on appris auprès de la wilaya. Mais les superficies aménageables sur ces zones ne sont que de 49,21 ha pour celle de Sidi Khelifa, et de 17,74 ha pour celle d'Azeffoun qui, de surcroît, est déjà amputée des 3,33 ha sur lesquels sont érigés deux hôtels et le siège de la Protection civile. En tout et pour tout, la surface constructible dans cette zone n'est que de 14,41 ha. Ce qui ne manquera donc sûrement pas de décevoir les investisseurs potentiels, surtout que le rapport de l'exécutif de wilaya souligne noir sur blanc que "la concession du foncier à l'intérieur de la ZEST d'Azeffoun a été attribué par arrêté n°722 du 25 novembre 2012 au profit de la société SPA Groupe ETRHB Haddad d'une superficie de 114 394 m2". "Le dossier de la ZEST d'Azeffoun sera tranché définitivement d'ici une quinzaine de jours la finalisation de la procédure et l'octroi du permis de construire", a déclaré le ministre du Tourisme, Amar Ghoul, lors de sa visite, il y a deux semaines, à Tizi Ouzou. S'agissant des ZEST de montagne, la situation est encore moins reluisante, puisque leur étude a été tout simplement gelée pour "non-création par décret" et le dossier a été transmis au ministère du Tourisme. En attendant cet "envol touristique" devenu le refrain préféré de tous les responsables, l'investissement touristique dans la wilaya de Tizi Ouzou continue à vivre ses jours les plus sombres. Pour preuve, le dernier rapport de l'exécutif de wilaya fait état de 73 projets touristiques enregistrés. Soit près du double des 48 infrastructures d'accueil que compte la wilaya jusque-là. Ce qui aurait pu donc donner un souffle nouveau au tourisme dans cette région déjà forte de 59 sites touristiques naturels et 77 autres sites archéologiques et historiques, et l'aurait ainsi aidée à recouvrer sa vocation touristique après avoir été longtemps livrée au terrorisme qui faisait fuir jusqu'à ses propres enfants entrepreneurs. Mais en tout et pour tout, 16 projets seulement ont pu être lancés en réalisation, à savoir 10 hôtels, dont trois seulement en zone balnéaire, 4 auberges, un motel et un appart-hôtel. Les 57 autres projets, entre autres 11 complexes touristiques, 3 hôtels, 5 auberges, 5 parcs aquatiques et de loisirs, 4 centres de vacances, ne sont toujours pas lancés. Même leur nombre est remis en cause par M. Ghoul qui, lors de sa récente visite, n'a évoqué l'existence que de 33 projets en perspectives. S. L.