L'hygiène alimentaire est devenue un problème de santé publique à Bordj Bou Arréridj. L'état de propreté et de santé des aliments est le plus souvent pris à la légère par les décideurs, les commerçants, les restaurateurs et par les populations elles-mêmes. Toute une mentalité est en cause, et avec les pratiques qui en découlent. Que va-t-on dire quand n'importe qui n'hésite pas à déclarer qu'il n'a qu'un remord, c'est de ne pas avoir fait, plutôt, carrière dans la restauration? Cette dernière est synonyme de gain facile, de faible investissement, de main-d'œuvre non qualifiée et surtout une clientèle docile et abondante. Une bonne partie des commerces alimentaires continue à enfreindre les règles de l'hygiène en toute quiétude avec parfois la complicité révoltante des consommateurs eux-mêmes, qui en sont les premières victimes. Ces coins de vente ne servent pas tous une bonne alimentation et il est même très difficile d'y maintenir une hygiène alimentaire digne de ce nom. Les aliments à consommer sont toujours exposés à la poussière, aux insectes, surtout aux mouches et autres agents pathogènes. Quant à l'assainissement de ces lieux de vente de «repas», n'en parlons pas au risque de…vomir. Il est légitime, de se poser ces quelques questions : Avec quelles denrées ont été préparés les mets ? Dans quel local ? Avec quel matériel ? Et avec quelles mains ? Pour comprendre ce qui se passe dans les cuisines, nous avons réussi à relever le témoignage, sous couvert d'anonymat, de quelques employés, de restaurants des villes de Bordj Bou Arréridj et d'El Achir. «Des petites souris aux gros rats qui se promènent dans les cuisines, des mouches, des cafards, des planchers sales, des frigos défectueux n'assurant pas une bonne conservation des aliments, des ustensiles de cuisines crasseux et jamais nettoyés, des cuisiniers malpropres, personne n'aime ça. Malheureusement, ça arrive souvent dans les dizaines de restaurants où j'ai travaillé», indique Hamid, un employé d'un restaurant à Bordj Bou Arréridj. «Non seulement les restaurateurs ne respectent pas les normes d'hygiène en vigueur, souvent ils en ignorent même l'existence», ajoute un autre employé de restaurant à El Achir. La plupart du personnel de ces restaurants ne connaissent pas le métier et n'ont aucune qualification. Comment peuvent-ils, alors, comprendre les règles et les normes d'hygiène et de commerce, ce qui devrait être indispensable pour l'obtention d'une autorisation d'exercer? Il est urgent que les autorités se planchent sur ce problème.