Le plan directeur mis en place par les collectivités locales concernant l'interdiction de circulation pour les camions de gros tonnage n'a pas eu l'effet escompté. Les chauffeurs de poids lourds semblent ignorer cette loi et continuent de circuler librement dans le tissu urbain d'Alger. Ces mastodontes, pourtant interdits de rouler durant la journée, continuent de circuler impunément et d'une manière inexpliquée en dehors des horaires prévus par le plan de circulation pour la wilaya d'Alger, mis en œuvre en 2005. Seul le constat des lieux fait foi. Ce qui dans ce cas ne saurait être favorable puisque le nombre de camions qui se frayent un chemin dans les agglomérations en plein jour est un signe révélateur d'un échec certain de la loi. Il n'y a qu'à voir sur tout le territoire de l'algérois tous ces camions de marchandises traverser les zones urbaines et suburbaines, vu que les mesures répressives sont inexistantes. Pis encore, ces engins qui dépassent pour la plupart le poids de 2,8 tonnes toléré, représentent un danger permanent, notamment ceux transportant des produits combustibles. Dans les zones de grande activité commerciale, les poids lourds représentent un réel danger lorsqu'ils vont ravitailler les commerçants, au péril de la vie des usagers de la route et des riverains. Les exemples sont éloquents ! Dans les communes de Kouba et Gué de Constantine, pour ne citer que ces deux localités, les engins de gros tonnage y accèdent pour approvisionner les grossistes respectivement de Jolie Vue et de Semmar… sans pour autant se soucier du désagrément engendré. «C'est un charivari au quotidien», nous dira un grossiste à Kouba. Une situation répétée plusieurs fois par jour : «Cet endroit est infernal. Il est souvent bloqué par des camions qui se perdent en ville ou qui font du forcing», note un automobiliste. Autre illustration de taille, sur la route de l'ALN (ex-Moutonnière), de sempiternels embouteillages se forment à cause des convois de camions qui viennent prendre leur chargement au port. L'arrivée des cargos chargés de marchandises diverses engendre le stationnement de dizaines de camions sur la double voie menant vers l'accès du port. Cette file de trailers envahit la chaussée tous les jours de la semaine et cause d'innombrables désagréments. Cette année, un camion de plus de 10 tonnes a provoqué une véritable hécatombe dans la localité de Gué de Constantine, une affaire qui est passée dans la plus totale indifférence. Un décret obsolète Et pourtant, le décret portant sur l'interdiction de circuler des camions durant des horaires précises de la journée se voulait une solution définitive à l'épineuse problématique du congestionnement qui met (jusqu'à présent) les automobilistes à rude épreuve. Une initiative qui a suscité un grand soulagement…mais qui s'est avérée de courte durée. A ce titre, on est même tenté de se demander ce qu'il est advenu du sort de ce plan. A quoi sert un plan de circulation si celui-ci n'est pas appliqué et si des engins circulent en plein jour ? Dans un entretien accordé récemment au quotidien El Watan, le chef de l'exécutif d'Alger, Abdelkader Zoukh, a étalé son chapelet quant à l'aspect du transport de marchandises. «Pour atténuer le nombre de poids lourds qui transitent par le port, nous avons créé un port sec au niveau de Rouïba pour entreposer les conteneurs», nous a déclaré le wali, et d'ajouter qu'«une bretelle va être créée en même temps que le viaduc de Oued Ouchayeh qui sera réservée aux transporteurs du port qui tentent de joindre l'axe Est-ouest, ce qui va un tant soit peu, ‘‘diminuer'' le champ d'intervention dans la capitale», s'est réjoui le commis de l'état. Toutefois, ces initiatives perçues comme salvatrices pour M. Zoukh sont-elles pour autant une solution efficace contre les embouteillages et les accidents causés par les camions ? Pourtant, d'autres solutions plus adéquates existent, à l'instar du transport par voie ferrée qui reste toujours non exploité, alors que ce dernier pourrait régler significativement le problème. En tout cas, la direction des transports et celle de l'environnement de la wilaya doivent être vigilantes quant au respect de la loi car, une chose est sûre, cela représente une menace manifeste pour le citoyen et son environnement.