Beaucoup demandent l'interdiction du passage des poids lourds par leur village, les commerçants, eux, sont d'un autre avis, disant que la majorité des clients sont les chauffeurs de ces camions. Les habitants de Branis, commune située à 20 km au nord de Biskra, ont bloqué, hier, la circulation sur la RN 87, traversant leur village, demandant à ce que les autorités locales tiennent leur promesse d'interdire le passage aux dizaines de camions empruntant dans un incessant va-et-vient cette route. Chargés de sable et d'argile pour ravitailler les unités de production de briques rouges à partir de la zone d'extraction de l'argile à Taref, dans la commune limitrophe de Djemorah, ces véhicules lourds leur causent, selon eux, de nombreux désagréments contre lesquels ils ont déjà manifesté deux fois sur la voie publique, en vain. Cette fois-ci, ils ont opté pour la mise en place d'un barrage filtrant constitué de grosses pierres et de troncs de palmier pour empêcher les camions de passer. Seuls les véhicules légers ont pu circuler sans encombre. Un des protestataires nous explique la situation: «Depuis des mois, nous mettons en avant les nombreux désagréments causés par ces camions de gros tonnage qui passent et repassent inlassablement au milieu de notre agglomération. Outre la pollution sonore engendrée par ces engins, nous craignons pour la sécurité de nos enfants et aussi pour les habitations situées en bordure de cette voie, ébranlées à chaque fois qu'un camion passe comme par un tremblement de terre. La solution serait d'aménager une ancienne piste contournant Branis par le nord-est et qui relie Dar Arrous à Hachana. Mais les autorités locales ne semblent pas, malgré leurs promesses maintes fois exprimées, vouloir mettre à l'ordre du jour un tel plan qui ramènera calme et sérénité dans notre village.» Pourtant, cette mesure visant l'interdiction des camions et le lancement des études et des travaux de réalisation d'une route d'évitement de l'agglomération de Branis, revendiquée ardemment par certains habitants, ne fait pas l'unanimité. Certains pensent aux conséquences néfastes d'une telle solution sur l'activité commerciale déjà moribonde dans ce petit village qui manque de tout. En effet, les deux ou trois cafés, épiceries, restaurants, vendeurs d'accessoires et de pièces mécaniques et les mécaniciens voient d'un mauvaise œil la disparition d'environ de la moitié de leur clientèle constituée par les conducteurs de poids lourds.