Le projet de création des sections détachées de la formation professionnelle à travers les communes de Tizi Ouzou n'a pas suscité l'engouement souhaité. Jusqu'à mi-septembre courant, 37 sections seulement, totalisant 761 stagiaires, ont été déclarées prêtes au lancement dans toute la wilaya. A l'évidence, ce chiffre est en deçà des attentes des responsables, à leur tête le wali, qui a déclaré à l'occasion du coup d'envoi de la saison de la formation professionnelle 2006/2007 : « 37 sections c'est peu, il faut étendre l'opération à d'autres communes ». Pour ce faire, les inscriptions ont été prorogées jusqu'à la fin du mois de septembre. Pour rappel, l'initiative a été prise par le wali de Tizi Ouzou et le ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels, El Hadi Khaldi, au mois de juillet dernier, dont l'objectif vise le recensement des jeunes exclus du système éducatif pour leur dispenser des formations accélérées dans la maçonnerie et autres spécialités du BTP (bâtiment et travaux publics). Au niveau des communes, en dépit des campagnes de vulgarisation, cette forme d'initiation aux métiers du bâtiment ne semble pas intéresser grand nombre des jeunes, pourtant, sans aucune qualification professionnelle. Ce constat s'est confirmé à Bounouh, où le P/APC a avoué que « depuis l'ouverture des inscriptions, seuls trois candidats se sont présentés. Pourtant, dans notre commune, les exclus du système éducatif sont nombreux, mais ils rejettent les métiers manuels ». A Aït Yahia Moussa, une dizaine de stagiaires seulement compose la section qui vient d'y être formée. Faute d'un local au chef-lieu communal, cette section sera abritée dans le groupe scolaire du village Tarikt, non opérationnel jusque-là. Le jour du lancement de la saison de la formation professionnelle 2006/2007, qui a eu lieu le 16 septembre dernier, le maire d'Aït Yahia Moussa a affirmé que l'APC ignorait tous les détails concernant le déroulement de cette formation. « Certes une réunion a été tenue à la daïra de Draâ El Mizan avec les responsables de la DFP (direction de la formation professionnelle de la wilaya) mais, à présent, aucune mesure concrète ne nous a été annoncée pour ce qui est de l'encadrement de cette section ou de la date de début de la formation », a-t-il dit. Souvent, la constitution de ces sections est confrontée à certaines difficultés, soit en matière d'encadrement, de localisation ou de manque de stagiaires. Par ailleurs, il est à noter que des mesures incitatives ont été prévues afin d'attirer les jeunes sans qualification vers ce dispositif de formation. A cet égard, en plus d'une prime de 1 500 dinars pour chaque stagiaire, les responsables de la wilaya ont assuré que le recrutement sera garanti pour ces stagiaires. « Désormais, les entreprises de réalisation auxquelles des marchés seront attribués, devront recruter au niveau local et cette obligation sera incluse dans le cahier des charges », a rassuré le wali de Tizi Ouzou.
