L'école des frères Asselate sise à Ighil El Bordj est dans une situation générale inquiétante, peut-on conclure à la lecture des nombreuses correspondances adressées par l'association des parents d'élèves au président de l'APC de Béjaïa. Aux dégradations des bâtiments et des équipements s'ajoute, reproche l'APE, un grief : l'utilisation de l'école à d'autres fins que l'éducation. Le constat dressé, révèle une route d'accès détériorée par les eaux de ruissellement pour cause d'absence d'avaloirs et de trottoirs. Un mur d'enceinte dont les multiples fissurations « font redouter un effondrement ». Les façades intérieure et extérieure sont en proie à un délabrement « qui altère la bonne image dont doit se prévaloir un établissement scolaire en matière d'hygiène ». Le terrain attenant à l'établissement - en lieu et place d'espace vert- est rongé par les ronces. Certaines classes, celles particulièrement exposées au coté sud-ouest, sont sujettes aux infiltrations des eaux de pluie. L'origine en serait une mauvaise pose des fenêtres, induisant un manque d'étanchéité. Akli Ouarouf, le président de l'association des parents d'élèves, se désole qu'en cela des élèves doivent interrompre leur cours pour permettre aux agents de service d'éponger les tables et le parterre. D'autant plus que les classes ne sont pas chauffées. On avait voulu y remédier à l'aide de chauffages à bain d'huile, mais ceux-ci provoqueraient des chutes de la force motrice, entraînant une rupture de courant pour tout le village d'Ighil El Bordj. Pourtant, tient-on à préciser, le gaz de ville passe à peine à un kilomètre à vol d'oiseau. Les citernes d'eaux, de même que les étagères de la cantine où sont entreposées des denrées, commencent à être gagnées par la rouille, « ce qui fait craindre pour la santé des enfants ». L'APE dénonce par ailleurs l'utilisation de l'école comme « centre de transit » de familles à recaser. Elles sont au nombre de quatre à « occuper actuellement des salles de cours » ce qui pénalise les élèves obligés, notamment ceux de la deuxième année, « à se mettre à trois par table », signale M. Ouarouf. L'autre réprobation des parents d'élèves est la « transformation de l'école en salle des fêtes » en été. Mobilier et sanitaires s'en retrouvent « saccagés ». Même les manuels et les jouets du préscolaire « n'ont pas échappé au massacre ». L'école accueille actuellement 338 élèves. La double vacation est inévitable. Six classes supplémentaires étaient projetées. Une commission de choix de terrain avait même effectué un déplacement sur le site, courant 2005. Mais stupéfaction chez l' APE : le projet est désaffecté en 2006, renvoyant aux calendes grecques « la suppression de la double vacation et de l'étouffement des salles ».