Depuis la mise en service de la station de dessalement de Souk Tlatat, la dotation en eau potable est passée de 8 600 à 25 800 m3/jour. Cette embellie hydrique a été accompagnée d'une nette amélioration de la plage horaire de distribution de l'eau potable qui était de 1 jour sur 3 à 6 au niveau des zones défavorisées, pour devenir quotidienne, voire en h/24, pour une grande partie de la commune. Parmi les projets les plus importants ayant permis cette importante amélioration, outre la rénovation du réseau et des conduites principales à travers l'ensemble du territoire de la commune, figurent deux importants projets : la rénovation du réseau AEP de Sidi Amar sur une distance de 18 000 mètres linéaires pour un montant de 6 milliards de centimes et la pose d'une nouvelle conduite en PHD sur une longueur de 3 000 mètres à Djemaa Sekhra dont le coût est estimé à 2,7 milliards de centimes. Malheureusement, cette amélioration substantielle de la distribution de l'eau a engendré certains comportements négatifs : le lavage des voitures, des façades de maisons et l'arrosage des jardins avec de l'eau potable. Certains comités de quartier, scandalisés par le gaspillage de l'eau potable n'ont pas manqué de manifester leur indignation face à ces agissements déplorables. Ils pointent du doigt l'Algérienne des eaux qui tarde à doter les foyers de compteurs individuels. «Puisque l'eau est payante, pour partager équitablement le prix, le coût de ce bien vital doit être réparti entre les usagers au prorata des consommations individuelles, d'où la nécessité de la tarification de l'eau en fonction de la consommation individuelle», proposent des citoyens conscients de l'importance de l'eau. En effet, à défaut d'un compteur individuel, les «gaspilleurs» de ce bien précieux payent une somme forfaitaire dérisoire qui ne couvre certainement pas la quantité d'eau consommée. De ce fait, il semble que la dotation des abonnés de l'Algérienne des eaux de compteurs individuels, afin de rationaliser la consommation et d'instaurer une transparence dans la gestion de cette ressource vitale, demeure une priorité. Par ailleurs, la capacité de stockage estimée à 14 000 m3 est largement en deçà de la consommation journalière qui est de 16 760 m3/jour. Du coup le déficit en matière de réservoirs de stockage risque de perturber grandement l'alimentation de la population en cas d'arrêts imprévus de la station de dessalement causés par la turbidité de l'eau et qui durent jusqu'à trois jours et plus. Toutefois, il y a lieu de souligner que l'augmentation des capacités de stockage ainsi que la mise à niveau du réseau d'alimentation en eau potable et la lutte contre les fuites d'eau, à l'origine du gaspillage et de la déperdition de cette denrée vitale, demeurent des priorités du service de l'hydraulique pour améliorer davantage et d'une façon équitable la distribution de l'eau potable.