Plusieurs affaires criminelles retentissantes ont été traitées cette semaine par la cour criminelle de Ghardaïa. El Watan fait le point sur les plus importantes d'entre elles et suit celles en cours d'instruction. C'est dans une salle comble de la cour criminelle de Ghardaïa, située sur les hauteurs de la ville, à Bouhraoua, que s'est déroulé en cette fin de semaine le procès de l'affaire dite du «crime du quartier de Hadj Messaoud» qui avait, à l'époque des faits, soit le jeudi 8 novembre 2013, mis en émoi toute la ville de Ghardaïa. Pour rappel, en cette pluvieuse nuit de novembre, le jeune B.N, 29 ans est découvert par un passant, vers minuit trente, gisant dans une mare de sang dans une ruelle de son quartier populaire de Hadj Messaoud, dans la commune de Ghardaïa. Sitôt alertés, les éléments de la police et de l'identité judiciaire de la sûreté de wilaya de Ghardaïa se sont rendus sur les lieux d'où la victime a été évacuée, vers l'hôpital du Dr Tirichine, par les éléments de Protection civile de Ghardaïa. Aux urgences médico-chirurgicales, les médecins n'ont fait que constater le décès de la victime, dont la dépouille a été transférée à la morgue de l'hôpital Gueddi Bakir pour les besoins de l'autopsie d'usage. Agression nocturne Entre-temps, les éléments de la police judiciaire ont recueilli un important renseignement les informant que la victime a passé la soirée à picoler dans un taudis à côté, avec un copain de quartier. B.N., la quarantaine, identifiée et habitant juste à proximité qui a été interpellé chez lui au petit matin. Ne se doutant pas que son ami d'infortune a rendu l'âme, il a reconnu avoir passé la soirée avec la victime et que celui-ci, vers minuit a été violemment agressé par un voisin et enfant de quartier, à l'intérieur même de la bicoque où ils buvaient leur vin. Il a été frappé avec une grosse pierre qui l'a profondément tailladé au niveau du haut de la pommette droite, suivi de plusieurs coups de pied d'une violence inouïe en plein visage. K.M., l'agresseur, âgé de 29 ans est reparti aussi vite qu'il a surgi, laissant sa victime complètement ensanglantée. B.N aurait pour sa part, semble-t-il, abandonné son ami gravement blessé et est rentré chez lui, sans lui porter secours, ni même appeler les secours ni les services de sécurité. Vengeance L'agresseur, K. M., enfant du quartier, mais résidant à Oued Nechou, localité située à 20 km au nord de Ghardaïa n'était pas rentré chez lui ce soir. Les policiers l'ont cueilli chez ses parents à quelques dizaines de mètres du lieu de l'agression. Il ne savait pas que sa victime était décédée et a déclaré aux enquêteurs qu'il s'était, en fait, vengé d'une raclée qu'il avait reçue il y a quelques jours de la part de la victime. KM sera ainsi présenté le dimanche d'après devant le procureur de la république près le tribunal de Ghardaïa pour coups et blessures volontaires ayant provoqué la mort sans intention de la donner, alors que B.N, poursuivi pour non-assistance à personne en danger et non-dénonciation de crime, ont été placés sous mandat de dépôt et incarcérés à la prison de Chaâbet Ennichène de Ghardaïa. Souffre-douleur Lors du procès, les avocats du principal accusé ont mis en exergue le fait qu'il a été longtemps le souffre-douleur de la victime et il ne voulait que se venger sans aucune intention de la tuer. Ils ont sollicité l'indulgence du tribunal en lui demandant de faire bénéficier leur mandant des circonstances atténuantes. le parquet, qui a insisté sur la préméditation du meurtre, a demandé un châtiment exemplaire, à savoir la peine capitale pour le meurtrier et 5 ans de prison pour B.N. Après délibérations, K.M. est condamné à la prison à perpétuité alors que B.N écope de 3 ans de prison ferme.