Aucune mesure de substitution n'a été prise pour assurer le transport de milliers de travailleurs et d'écoliers. Une interruption partielle du trafic du tramway a été enregistrée, hier en début de matinée, entre les stations de Dergana centre et le quartier Zerhouni Mokhtar (Les Tamaris), et ce, en raison d'une coupure d'électricité, a indiqué un communiqué de la Société d'exploitation du tramway (Setram). Le transport entre les stations les Tamaris et Ruisseau a été maintenu jusqu'à la reprise du service sur toute la ligne, a ajouté le communiqué. Afin de rejoindre leur lieu de travail, les usagers ont été contraints de se rabattre sur les bus et autres taxis clandestins. Les moins chanceux ont fait le trajet à pied. A partir de la station de Qahouet Chergui jusqu'au Tamaris, des files de piétons se sont formées tout au long de la RN24 ; la plupart tentaient de rallier la station Tamaris à pied. «Les navettes du tramway se sont arrêtées très tôt le matin. Aucune information sur l'origine de l'interruption ne nous a été communiquée. Nous étions complètement perdus», confie un usager. En plus des travailleurs qui n'ont pas rejoint leur lieu de travail, des milliers d'élèves se sont absentés des cours, qui plus est en période d'examens. «Nous avons fait le trajet entre la station Benzerga et celle de la cité Faïzi, où se trouve notre lycée, à pied. Nous sommes arrivés en retard d'une heure. Or notre examen débutait à 8 h», raconte un lycéen. Tout au long de la route nationale qui borde la ligne du tramway, des files inhabituelles de piétons pressaient le pas pour essayer de joindre la station Tamaris où les navettes n'avaient pas cessé. A partir de la cité Faïzi, des taxis clandestins proposaient aux passants de les conduire aux Tamaris pour 800 DA. «Les taxis clandestins ont profité de l'occasion pour augmenter leurs prix. J'ai été obligé d'en prendre un, car je devais accompagner ma fille à la crèche», assure une mère de famille. Signalons que cette panne du tramway n'est pas la première. En dépit du caractère répétitif de ce genre d'incident technique, aucune mesure n'a été prise par la Setram afin d'assurer le transport des milliers d'usagers qui se sont retrouvés livrés à eux-mêmes. «Dans les pays qui se respectent, on prévoit toujours des solutions de rechange pour les voyageurs. Les gestionnaires de la société du tramway pouvaient faire appel aux bus de l'Etusa ou encore aux transporteurs privés pour assurer le transport des travailleurs et des élèves, mais rien n'a été fait», déplore un usager. A partir de 10h30, les navettes ont repris. Le flux de voyageurs a été graduellement résorbé. En début d'après-midi, la situation est redevenue normale. «Dans ce genre de situation, les voyageurs, notamment les abonnés, sont les plus pénalisés. Il est souhaitable de réquisitionner d'autres moyens de locomotion pour assurer le transport des voyageurs, d'autant plus qu'il s'agit d'écoliers et de travailleurs», suggèrent des usagers.