Le service minimum n'assure le transport que pour une infime partie des usagers. Le mouvement de grève initié par les travailleurs de la Société d'exploitation du tramway (Setram) s'est poursuivi hier pour le troisième jour consécutif. Un service minimum été assuré sur la ligne qui relie les Fusillés, dans la commune d'Hussein Dey, à Dergana, a-t-on constaté. A l'origine du débrayage, la demande des travailleurs ayant trait à la révision de leur régime indemnitaire par l'administration et l'amélioration des conditions de travail. Le service minimum étant insuffisant pour répondre à toute la demande, notamment celle des usagers qui doivent rejoindre leur lieu de travail dès les premières heures du matin, la plupart des voyageurs ont dû se rabattre sur les autres moyens de transport tels que le train, les bus et les taxis. Des usagers rencontrés hier en début de matinée à la station de Qahouet Chergui, à l'est de la capitale, étaient dans le désarroi total, d'autant plus que la plupart d'entre eux ont des abonnements. «Cela fait une heure et demie que nous attendons l'arrivée du tram, sans en apercevoir un», déplorent-ils. Les agents de Setram, quant à eux, avaient déserté les lieux, laissant les clients sans aucune information sur l'état du trafic. Après une longue attente, le tram arrive enfin. Un agent prie les usagers de monter à bord des voitures sans s'acquitter du tarif du billet. «aujourd'hui ce n'est pas comme tous les jours. Le tramway est gratuit», s'écrie-t-il. Les voitures remplies jusqu'au débordement prennent le départ. Mais ce n'était que partie remise, car le quai s'est aussitôt rempli de nouveaux clients. Il a suffi de quelques minutes seulement pour que les quais s'encombrent à nouveau. «Les travailleurs du tramway ont le droit de faire grève. Ce qui est par contre inadmissible, c'est que ces travailleurs n'informent pas les usagers sur la disponibilité des trams et la fréquence de passage», nous dira un usager en colère. La station de transport urbain de Qahouet Chergui s'est transformée pour la circonstance en point de chute de tous les voyageurs de la région. «Je prends le bus pour Tafourah. Il y a beaucoup de monde, mais j'arrive à monter», raconte un usager. D'autres voyageurs préfèrent faire le déplacement par bus jusqu'à Rouiba pour prendre ensuite le train jusqu'à la gare de l'Agha. Globalement, les usagers ont déclaré être excédés par cette grève qui intervient en plein mois sacré du Ramadhan. Lors du premier jour de grève, la Setram a annoncé dans un communiqué que «le tramway d'Alger connaît une perturbation du trafic suite à un arrêt de travail collectif et concerté observé illicitement par une partie du personnel». Aucune autre précision n'est fournie sur les suites à donner à cette grève portant sur des revendications liées au régime indemnitaire. Nous avons tenté d'avoir un entretien avec le chargé de la communication de la société Setram, en vain.