Nous venons d'apprendre du département des Ressources en eau et de l'Environnement qu'un grand nombre d'investisseurs nationaux affichent leur engouement pour le recyclage des déchets urbains. Un produit qui reste inexploité et peut contribuer à donner, bien évidemment, une valeur ajoutée à l'économie nationale. L'on ne cesse de ressasser ce volet, à chaque occasion, mais les initiatives tardent à voir le jour, surtout lorsqu'on sait que le taux de recyclage des déchets ménagers oscille, selon une étude réalisée par une expertise sud-coréenne dans deux villes du pays, entre 2% et 5% seulement. L'on se contente de CET, qu'on peine par ailleurs à généraliser pour éviter les désastres écologiques, notamment en milieu urbain, au moment où sous d'autres cieux, des projets ont atteint un stade très avancé en matière de traitement de déchets urbains et industriels. Que cela relève des déchets spéciaux, inertes, fermentescibles, voire les résidus liquides rangés dans la catégorie des déchets banals, la revalorisation de ces derniers, grâce à des technologies développées, n'est pas un vain mot. En Suède, une partie des autobus de la capitale Stockholm roule, tenez-vous bien, grâce aux eaux usées de la ville, fermentées dans une usine pour être utilisées comme carburant. Ces déchets liquides sont, après avoir été triés, déversés dans des bassins pour pouvoir fermenter puis transformés en biogaz (biométhane) injecté ensuite dans les réservoirs des autobus. Plus, le pays scandinave, qui recycle quasiment l'intégralité de ses déchets domestiques, importe de chez son voisin, la Norvège des Vikings, une partie des déchets recyclables aux fins de faire tourner ses incinérateurs pour fournir de l'électricité à des centaines de milliers de foyers. Quelle performance ! Quelle anticipation ! D'aucuns vont me répliquer que Stockholm n'est pas Alger ! Que les moyens mis en œuvre par le pays nordique pour se soustraire progressivement de la dépendance des énergies fossiles n'ont pas droit de cité dans notre gouvernance, qui pèche par mésintelligence. Cela ne pourrait qu'être vrai dans la mesure où, entre un désir et sa satisfaction, entre une envie et sa réalisation, entre une ébauche de solution et sa concrétisation, il y a loin de la coupe aux lèvres. Pourtant, ce ne sont pas les matériaux valorisables, toutes natures confondues, qui font défaut chez nous, sinon qu'on aime se mettre sous l'orme, en attendant que les alouettes nous tombent toutes cuites du ciel.