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Les Algériens pris dans la Toile
33% des élèves algériens présentent une dépendance à internet
Publié dans El Watan le 17 - 12 - 2015

La cyberaddiction plus connue sous l'appellation de cyberdépendance est un fléau qui affecte de plus en plus d'internautes en Algérie.
La sonnette d'alarme a été tirée par des spécialistes lors de la Journée nationale de psychiatrie, organisée récemment à l'EHS de Oued Aïssi (Tizi Ouzou).
En Algérie, une récente étude de M. Kechairi, menée à Bouzaréah sur une population de près de 1500 élevés des trois paliers fait ressortir que 33% présentent une dépendance à internet.
C'est ce qu'a révélé le docteur A. Naït Slimani du CHU de Béjaïa. Qu'en est-il dans le monde ? En Allemagne, plus d'un demi-million de personnes seraient dépendantes à internet avec une dépendance aux réseaux sociaux très importante constatée chez les jeunes (77%), contre 65% chez les garçons. En France, le problème de dépendance à internet commence à être décrit surtout chez les adolescents (jeux vidéo en réseau et de conversations, chat ou les visio-chats).
Chez les jeunes, ce sont les jeux vidéo qui sont incriminés, mais la moyenne d'âge augmente quand la dépendance a trait aux jeux d'argent, a-t-on expliqué. «Kimberly Yong a été la première à utiliser le terme internet addiction en 1996.
Qualifiée aussi de cyberdépendance, cyberaddiction, usage problématique d'internet (UPI) ou trouble de dépendance à internet (TDI), la dépendance à internet désigne un trouble psychologique entraînant un besoin excessif et obsessionnel d'utiliser internet, retentissant d'une manière négative sur le quotidien de la personne addictive», rappelle le Dr Naït Slimani.
Et d'ajouter : «Certains estimaient que l'addiction à internet devait être classée comme un trouble et d'autres pensaient qu'il ne s'agissait pas d'un trouble spécifique.» De plus en plus facile à utiliser et convivial, internet est devenu omniprésent dans notre société, constate ce praticien de la santé publique.
L'engouement pour le Net s'est décuplé ces dernières années. Entre 2000 et 2008, le nombre d'internautes a évolué de 305,5% au niveau mondial (soit 360 985 492 utilisateurs en 2000 contre 1 463 632 361 en 2008), selon les indications fournies lors de cette rencontre scientifique ayant pour thème «Les conduites addictives : psychopathologie et perspectives de prise en charge».
Diagnostiquant la symptomatologie et les critères de dépendance, le Dr Naït Slimani a déclaré : «Au vu des immenses possibilités offertes par internet, le temps passé à son utilisation n'est pas forcément un critère pertinent.
En effet, de nombreuses personnes l'utilisent plusieurs heures tous les jours dans un cadre professionnel sans en devenir dépendantes. Le glissement s'effectue quand, sans forcément s'en rendre compte, internet n'est plus utilisé pour un besoin précis et ponctuel mais pour y vivre une vie parallèle.» Selon ses propos, l'addiction arrive en général progressivement et la personne délaisse de plus en plus ses autres activités, y compris ses relations familiales, amicales et ses études ou son travail au profit du virtuel, elle s'isole, ce qui ne fait que renforcer son intérêt pour le monde «parallèle».
Le sentiment de bien-être et d'euphorie lors de l'utilisation d'internet, l'incapacité à arrêter de l'utiliser, le besoin d'augmenter de plus en plus le temps d'utilisation du web, le manque de temps pour la famille, les amis ou d'autres loisirs, les problèmes d'assiduité ou de performance au travail ou à l'école, l'irritabilité lorsque la personne est privée du Net sont parmi les symptômes psychologiques mis en avant par ce psychiatre.
Dangers online
Autres désagréments physiques non moins dangereux : yeux secs, maux de tête migraineux, maux de dos, syndrome du canal carpien, insomnies ou changement du rythme nycthéméral, mauvaise hygiène personnelle. Concernant l'approche psychopathologique, il est souligné que les passionnés de l'internet ont une personnalité marquée par une tendance obsessionnelle. «Le goût de la maîtrise et du rangement incite à de longues manœuvres de déplacement des fichiers, ainsi il ne peut se coucher s'il n'a pas passé en revue l'ensemble du contenu de son disque dur, décrivant ainsi son utilisation de l'ordinateur comme une véritable compulsion de vérification ou de ''nettoyage''. Ranger, classer, vérifier sont des activités qui satisfont son goût de l'ordre et des tâches minutieuses et répétitives.» En outre, la dimension de phobie sociale y est souvent présente, d'après ce travail de recherche.
Explication : la communication virtuelle réalise chez le phobique les rêves d'une relation sans contrainte, qu'il est libre d'interrompre dès qu'il le souhaite. Il peut envoyer des messages à des inconnus sans affronter leur regard et sans prendre le risque d'être contredit ou mis en difficulté. Il ne montre pas son propre visage et cache sa véritable identité, s'il le souhaite, derrière un pseudonyme. «Une échappatoire aux affects dépressifs, un comportement de consolation en réponse à des sentiments dépressifs transitoires ou en relation avec un trouble de l'humeur caractérisé», fait remarquer le Dr Naït Slimani.
Le véritable danger est l'altération de la réalité plus que les heures passées sur le Net, ce qui peut conduire à une modification profonde de la personnalité et ses relations aux autres, met en garde l'oratrice. Quelles approches thérapeutiques préconiser aux accrocs du Net ? Etant donné la nouveauté du concept, le diagnostic de cette pathologie est bien souvent complexe, admet le Dr Naït Slimani.
«Les personnes addictives et leur entourage résistent à admettre la dépendance même quand le sujet présente clairement de l'anxiété lorsque l'accès à son activité lui est interdit. Ainsi, la prise en charge commence d'abord par la reconnaissance du problème par l'internaute et son entourage.»
Dans la tête d'un cyberaddict
Aussi, poursuit l'universitaire, il est nécessaire de clarifier la nature spécifique du problème ainsi que les autres difficultés associées. Evoquant les expériences des pays développés en la matière, le Dr Naït Slimani a annoncé qu'aux Etats-Unis et en Chine, l'addiction à internet se soigne dans des établissements spécialisés ; établissements créés sur le même principe que les centres de désintoxication. D'autres procédés sont aussi utilisés : repérage des internautes à risque, avec l'utilisation, notamment, des tests, traitement en «ligne», thérapie comportemental, cognitive, de groupe, psychanalyse, traitement des comorbidités.
Au Canada, un permis internet sera bientôt lancé afin de sensibiliser les parents mais aussi les utilisateurs du web, notamment les enfants et les adolescents, pour une utilisation correcte et rationnelle de l'internet. Pour ce psychiatre, la notion d'addiction à l'internet est une entité nouvelle, elle fait l'objet de nombreux travaux de recherche et de descriptions cliniques. Les critères diagnostics proposés ne sont pas unanimes, ils sont le plus souvent corrélés aux autres dépendances comportementales.
«L'expérience clinique permet de différencier les addictions primaires déclenchées par un intérêt exagéré pour l'informatique, des addictions secondaires où l'internet n'est qu'un moyen de mise en œuvre d'une autre dépendance comportementale (jeu ou achats pathologiques, addiction sexuelle).
Dans les deux cas, la dépendance à internet s'articule autour de trois dimensions ; la tendance obsessionnelle, la phobie sociale et les affects dépressifs auxquels l'univers de la virtualité permet d'échapper.» Tout traitement de la dépendance à internet doit prendre en compte son aspect cognitif, comportemental mais surtout addictif, ainsi que la prise en charge des comorbidités psychiatriques telles que l'anxiété et les troubles de l'humeur, et les troubles somatiques qu'elle peut générer, recommande le Dr Naït Slimani.
A-t-on les moyens de réduire les capacités de nuisance de cette nouvelle menace venue du web qui tend ses tentacules à travers le pays. D'après l'étude Webdialn@ sur les usages et perceptions de l'internet par les internautes algériens, la cyberaddiction a pris des proportions inquiétantes (El Watan du 30 mai 2011).
«Ils sont 66,7% à se connecter plusieurs fois par jour. 40% d'entre eux peuvent se connecter plus de 20 heures par semaine», selon cette étude menée auprès d'un échantillon de 18 064 internautes via un questionnaire électronique. Les internautes algériens restent des «internet addicts», a conclu l'enquête réalisée en août 2010 par deux entreprises algériennes, Ideatic et Med&com.


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