Repère n La dépendance se traduit par le besoin de passer de plus en plus de temps devant l'ordinateur, avec une incapacité à stopper cette activité. La cyberdépendance, ce phénomène relativement nouveau, est un sujet d'actualité. D'autant que nombreuses sont les recherches scientifiques qui se sont penchées sur la question en vue d'analyser cette autre forme de dépendance qui peut s'avérer aussi ravageuse que la toxicomanie ou l'alcoolisme. Même s'il n'existe pas encore de chiffres précis sur les cyberdépendants dans le monde, il n'en demeure pas moins que ce phénomène prend une ampleur inquiétante. Due essentiellement à la vulgarisation d'Internet et à la diversification de ses services, la cyberdépendance touche aussi bien les hommes que les femmes. Aussi, elle atteint les adultes comme les plus jeunes. Ce phénomène qualifié de «toxicomanie sans drogue» par Clément Buttner, directeur de l'association française Cap, spécialisée dans les addictions, est de différents types. Si certains internautes passent leur temps en naviguant sur les sites immoraux ou de conversation audio/vidéo à caractère sexuel, d'autres préfèrent plutôt les forums de discussion pour parler en toute liberté de leurs ennuis et tenter d'en trouver des solutions. L'autre forme de cyberaddiction concerne particulièrement les adolescents accros de jeux vidéo en réseau. S'agissant des symptômes, les spécialistes s'accordent à dire qu'il ne suffit pas de consulter sa boîte mail quotidiennement, de visiter ses sites préférés ou encore pratiquer occasionnellement des loisirs sur le web pour dire qu'une personne est une cyberdépendante. Toutefois, lorsque ce genre d'activité prend un caractère répétitif, irrésistible et consommateur de plus en plus de temps, on peut le qualifier ainsi. Quant à l'origine de cette situation, les spécialistes affirment que la quasi-totalité des cyberdépendants ont consciemment ou inconsciemment l'intention de fuir la réalité afin de vivre dans un monde virtuel où ils peuvent trouver ce dont ils rêvent et qu'ils ne trouvent pas dans le monde réel. Cette fuite dépend étroitement des imperfections du «malade» dans sa vie quotidienne et qui peuvent être d'ordre psychologique, relationnel ou sexuel. D'ailleurs, tout comme les autres formes de dépendance (tabac, drogue, alcool...), la dépendance à Internet a des effets nettement perceptibles sur ses sujets, leur infligeant même des situations critiques. En effet, il peut s'isoler de son environnement puisqu'il consacre moins de temps à sa famille, à ses amis et à ses collègues de travail. La cyberdépendance peut même engendrer l'infidélité, donc une crise dans la vie conjugale. De plus, le sujet gaspille tout son temps devant son ordinateur sans s'en rendre compte et devient moins concentré sur ses activités primordiales notamment son travail ou ses études.