Le verdict est tombé. Les deux puissants «magnats» du football mondial et européen, le Suisse Joseph Sepp Blatter, patron démissionnaire de la puissante FIFA, et le Français Michel Platini, sont suspendus pour huit ans. Une sanction lourde de conséquences puisqu'elle touche les patrons de deux institutions influentes du football mondial et s'inscrit dans la chronologie de cette grave crise et cette succession de scandales qui frappent de plein fouet, depuis plusieurs mois, l'instance suprême du football mondial, avec une série d'arrestations au sein de sa composante jusqu'à la démission de Blatter, quatre jours seulement après sa réélection pour un cinquième mandat. Une FIFA dont les déboires avec la justice n'en finissent pas depuis la fameuse arrestation de neuf de ses membres et partenaires, en Suisse, à la veille du congrès électif de l'instance, fin mai dernier. Fruit d'une enquête menée conjointement par les justices américaine et suisse avant d'en arriver à ces premières interpellations, elles ont été suivies d'autres, ces six derniers mois.Pour comprendre tout cela, il faut remonter cinq ans en arrière, plus précisément au 2 décembre 2010, date où le comité exécutif de la FIFA réuni à Zurich vote l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 respectivement à la Russie et au Qatar. Un choix qui fait polémique dès son annonce et surtout des mécontents parmi les candidats potentiels, particulièrement l'Angleterre et les USA, estimant à l'époque avoir présenté de «solides» dossiers qui les plaçaient comme favoris. Anglais et Américains font pression Loin d'accepter le choix du comité exécutif de la FIFA, Américains et Anglais mettent la pression et instaurent un climat de suspicion autour de ces attributions avant même le vote. La suspension de deux membres de ce même comité exécutif pour tentative de corruption — voulant monnayer leur voix dans l'attribution de ces deux Mondiaux — moins d'un mois avant le vote, suite aux révélation du Sunday Times, sera d'ailleurs l'un des arguments majeurs des Anglais et des Américains pour lancer leur compagne «anti-FIFA». C'est le prélude d'une série d'enquêtes et de révélations faites par les médias anglo-saxons, notamment de la part de la BBC, la mythique chaîne de télévision britannique, visant à démontrer que l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar était le fruit d'une corruption à grande échelle au sommet de la FIFA. La justice s'en mêle, les langues se délient et les accusations fusent. Même les anciens Mondiaux ne sont pas épargnés. Afrique du Sud (2010), Allemagne (2006) et même France (1998) sont entachés d'irrégularités avec de sérieux soupçons de corruption qui pèsent sur leur attribution. Les justices américaine et suisse ne lâchent rien, enquêtent et interpellent dans les milieux de la FIFA, de sa base et jusqu'au sommet. C'est le début de la fin pour la FIFA sous la très controversée ère Blatter…