Sepp Blatter, président de la FIFA, confirme dans une interview accordée à l'agence de presse russe Tass, que l'instance internationale avait choisi d'attribuer la Coupe du monde 2018 à la Russie avant le vote. Il explique aussi qu'il était convenu que le Mondial-2022 se déroule aux Etats-Unis avant que Michel Platini, sous l'influence de Nicolas Sarkozy, ne donne son choix au Qatar. Pourquoi la Russie ? Blatter explique ses raisons : «En 2010, nous avions eu une discussion lors de la Coupe du monde et nous sommes partis sur une double décision, explique-t-il. Pour les Coupes du monde, il a été convenu que nous irions en Russie (en 2018, ndlr) parce que nous n'avons jamais été là-bas, ni en Europe de l'Est, et qu'en 2022 nous reviendrions en Amérique. Nous aurions eu alors, les Coupes du monde dans les pouvoirs politiques les plus puissants du monde». Selon lui, Nicolas Sarkozy, alors président de la France, aurait convaincu Michel Platini de soutenir le dossier qatari plutôt que celui américain. Il expliquera dans cette interview que «tout était bon jusqu'au moment où Sarkozy est arrivé dans une réunion avec le prince héritier du Qatar qui est maintenant le dirigeant du Qatar (Tamim bin Hamad Al Thani), poursuit-il. Lors d'un déjeuner avec Platini, il a dit que ce serait bien d'aller au Qatar. Cela a tout changé. Nous avons organisé un vote à bulletin secret. Quatre votes en provenance de l'Europe ne sont pas allés aux Etats-Unis et le résultat a été de 14 à 8 (en faveur du Qatar). Si vous mettez ces quatre votes (aux Etats-Unis), cela aurait fait 12-10 (pour les Etats-Unis). S'ils avaient eu la Coupe du monde, nous serions seulement en train de parler de la superbe Coupe du monde 2018 en Russie et nous n'évoquerions aucun problème à la FIFA.» Aujourd'hui «plus de 120 transactions financières suspectes», selon le bureau du procureur général suisse. L'enquête menée sur les conditions d'attribution des Coupes de monde 2018 à la Russie et 2022 au Qatar défait un autre dossier qui cacherait des traces qui font que la FIFA est une institution dirigée par des personnes qui n'ont pour souci que de s'enrichir. Des personnages fantasques ont ainsi brisé l'image de l'institution. Rattrapés par une vérité qui «déshabille» leur personnalité, l'enquête, qui se colle derrière les traces de ces truquistes est en passe de révéler ce qui dépasse, à leur endroit, le stade de l'insulte du football. Que dire de ces scandales qui défilaient sous les yeux des présidents des Fédérations de football, alors que des négociations souterraines se conjuguaient, des encaissements se faisaient sous différents toits ? «Aujourd'hui, ces transactions, en matière de blanchiment d'argent, précise un porte-parole du bureau du procureur général dans un courriel remontent au mois d'août, leur nombre s'élevait à 103 et il pourrait encore augmenter», puisque des investigations étant toujours en cours. Selon le journal «Le Point», le bureau du procureur général suisse a souligné «jusque-là, aucun responsable qatari n'a été entendu» à propos du Mondial-2022, plus de six mois après l'ouverture de l'enquête. «Bien sûr, les membres du comité d'organisation de la Coupe du monde au Qatar sont les bienvenus s'ils souhaitent parler au bureau du procureur général, car leur avis l'intéresse très certainement», a poursuivi le porte-parole dans ce courriel. «L'ancien président de la Confédération asiatique de football (l'homme d'affaires qatari Mohamed Bin Hammam, régulièrement mis en cause dans le dossier de l'attribution du Mondial-2022, ndlr), est particulièrement le bienvenu», a-t-il ajouté. «Bin Hammam, 66 ans, qui a également été à la tête de la Fédération qatarie et membre du Comité exécutif de la Fifa, a été radié à vie par l'instance en 2011 pour avoir tenté d'acheter des voix lors de sa campagne pour la présidence.» Ces «kleptomaniac» ont tout perdu, non seulement la finance volée, mais aussi leur personnalité. «Les investigations suisses, souligne le journal, pourraient durer plusieurs années, se déroulent en parallèle d'une enquête de la justice américaine, qui s'intéresse à l'ensemble des faits de corruption présumée au sein de la Fifa. Selon l'acte d'accusation, près de 150 millions de dollars de pots-de-vin et de rétro commissions auraient circulé dans les hautes sphères du football depuis vingt-cinq ans.» Où sont-ils ces hommes qui ont piétiné les valeurs sportives ? La justice finira bien par afficher leurs noms et leurs fonctions. Ce jour-là il n'y aura pas pour eux de scoop, juste une information qui détruirait à tout jamais leur carrière. Puisqu'ils sont des adeptes du masochisme, liés aux magouilles en tous genres.