«Ce n'est pas investir s'il s'agit de s'approprier une parcelle, de la clôturer et d'attendre la meilleure occasion pour la revendre. C'est de la spéculation», a averti le chef de l'exécutif local. Nous avons mis au point une procédure, une méthode de travail et des moyens pour faire en sorte que les investisseurs éligibles puissent disposer en moins d'un mois de leur actes de propriété et du permis de construite. En retour, nous exigeons un respect identique pour les délais de réalisation. Il faut être clairs, disciplinés et fermes dans nos relations avec les investisseurs. Ceux qui ont reçu la troisième mise en demeure et qui n'ont pas réagi doivent considérer que la procédure d'annulation du projet et de l'affectation du terrain est en cours». C'est par cette annonce que le Wali d'El Tarf a ouvert, dimanche, une réunion du Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref), à laquelle a été conviée la presse. Il n'y aurait pas plus d'une demi-douzaine de cas sur les 38 projets agréés par le Calpiref qui sont visés par la décision d'annulation, mais cela doit servir d'avertissement. «Ce n'est pas investir s'il s'agit de s'approprier une parcelle, de la clôturer et d'attendre la meilleure occasion pour la revendre. C'est de la spéculation», a encore averti le chef de l'Exécutif local. Les dossiers examinés par les membres du Calpiref, en présence de leurs promoteurs, ont en commun que leurs projets, à une ou deux exceptions près, sont mal maturés, insuffisamment documentés sur les procédés techniques et confondent les notions d'investissement et d'activité commerciale. Ce qui rend difficile l'appréciation des superficies à concéder, à un point où un simple atelier de couture avec quelques employées est présenté comme une usine ou une fabrique textile, un atelier de montage de tréfileuses comme une usine de machine agricoles ! Ceci dans le but d'arracher le plus possible de terrain en prévision, expliquent les promoteurs, d'une éventuelle extension. «Nous gérons le présent», leur a répliqué le wali. Les projets présentés, à l'exception de ceux du secteur du tourisme, sont cantonnés pour l'instant sur la zone d'activités commerciales (ZAC) de Metroha, située à 5 km au sud du chef-lieu. Aucun projet n'est accordé en dehors des ZAC ou zones industrielles existantes, en cours d'extension ou nouvelles, qui se trouvent à Ben Mhidi, à Zerizer, à Chatt, au Lac des Oiseaux, ou encore à Méridima (El Kala). Les travaux d'aménagement des ZAC de Zerizer et de Metroha (El Tarf), lancés dans la seconde moitié de l'année 2014, seront livrés «avant la fin du 3e trimestre 2016». A El Batah (Ben Mhidi), où se concentrent sur le cordon dunaire les investissements touristiques, vient de s'installer un investisseur qui a accepté de modifier ses plans en remplaçant les constructions en dur par des bungalows en bois. Nous avons également appris que des hôtels 4 étoiles sont prévus à El Tarf et à El Kala. Celui d'El Kala est une construction de 12 étages. Pour rassurer les sceptiques, il semble que la gestion sera confiée au groupe Accor. Mais tout ceci est encore à l'état de projet et l'expérience a montré — ce n'est pas une première à El Tarf — un gouffre abyssal entre les intentions, y compris les bonnes, et le concret.