Les propos de Hacène Aribi, député du Parti de la justice et du développement (PJD), à la chaîne de télévision Beur TV, ont suscité la réaction du général Toufik qui a chargé l'avocat Miloud Brahimi de démentir en son nom les déclarations qui lui ont été prêtées. «Plusieurs déclarations ont été attribuées au général Toufik par des personnalités politiques. Je suis habilité à informer l'opinion publique qu'il ne s'agit que de pures spéculations qui n'engagent que leurs auteurs. Le général Toufik a démontré que lorsqu'il veut s'exprimer, il n'a besoin d'aucun relais ni d'intermédiaire», a déclaré Me Miloud Brahimi dans un communiqué transmis à notre rédaction. Dans l'entretien concerné, le député du parti de Abdallah Djaballah revenait sur le départ du général Toufik de la tête des services de renseignement (DRS). Pour lui, le général Toufik n'a pas été limogé pour faute professionnelle, mais pour avoir fourni les preuves de l'implication de Chakib Khelil, l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, dans le vaste scandale de corruption qui a touché Sonatrach. «Le général Toufik a présenté un dossier connu de tous les Algériens et qui montre l'implication de Chakib Khelil dans l'affaire Sonatrach», déclare le député, avant d'ajouter que «Chakib Khelil est l'ami du Président et de la famille du Président». Pour le membre de la commission de la défense à l'APN, le limogeage de Toufik a été ordonné par les hommes de l'ombre qui gravitent autour du Président. «Les hommes de l'ombre qui veulent diriger le pays sans avoir obtenu au préalable l'aval du peuple ni d'avoir été élus par le peuple, ce sont eux qui ont limogé le général Toufik», soutien Hacène Aribi. A la question du journaliste qui lui rappelle la présomption d'innocence dont doit bénéficier l'accusé tant qu'il n'a pas été reconnu coupable par la justice, le député du FJD répond qu'il ne fait que rapporter les propos que lui aurait tenus l'ancien patron des services de sécurité après son limogeage. «Je vous dis ce que m'a dit le général Toufik après son limogeage. Il m'a dit que Chakib Khelil avait transféré 198 millions de dollars, ce qui correspond à près de 2300 milliards de centimes sur le marché du change parallèle, vers un seul compte et qu'il a été étonné en prenant connaissance de l'existence de cette somme dans un seul compte en plus des comptes de sa femme, de son enfant ou de celui de Farid Béjaoui.» En outre, le député du FJD rapporte les propos du général au sujet de l'affaire qui touche le général Hassan : «Il m'a dit qu'il travaillait sous sa tutelle et qu'il était au courant de tout ce qu'il faisait. Le général Toufik a adressé un courrier au Président sur l'affaire, mais ce dernier ne lui avait pas répondu. Le général lui a prouvé que s'il y avait des accusations à formuler, c'est contre sa personne d'abord.» Le député du FJD n'en est pas à sa première attaque contre les proches du Président. Dans un communiqué publié le 29 juin sur sa page facebook, le député du FJD s'en était déjà pris à Saïd Bouteflika, le frère du Président, et à son «gang». Il lançait un appel à l'opposition et «à toutes les forces vives de la société civile» qui devaient former un seul rang «pour sauver l'Algérie de ce gang dirigé par Saïd Bouteflika avant qu'il ne soit trop tard».