Le général de corps d'armée à la retraite, Mohamed Mediène, dit Toufik, s'exprime à nouveau, par personne interposée, pour dire, cette fois-ci, que personne n'est habilité à parler en son nom. C'est par l'intermédiaire de l'avocat Miloud Brahimi que l'ex-patron du DRS a remis de l'ordre dans son entourage, après la sortie fracassante du député du Front de la justice et du développement (FJD), Hacène Aribi, qui a rendu public ce samedi, sur la chaîne Berbère TV, le contenu d'une discussion privée avec lui. Hacène Aribi affirmait ainsi avoir rendu visite au général Toufik, dans son domicile, une fois ce dernier admis à la retraite. Selon le député du FJD, son hôte lui a signifié qu'il avait été victime des enquêtes que son ex-département avait menées sur des affaires de corruption et dans lesquelles l'entourage du président de la République était directement impliqué. "Le général Toufik a été mis à la retraite parce qu'il avait fourni au Président des preuves sur le détournement de l'argent du peuple par l'ancien ministre de l'Energie Chakib Khelil...", a-t-il commencé par déballer. Hacène Aribi dira plus grave encore lorsqu'il répètera ce que lui a confessé le plus discret des généraux algériens : "Le général Toufik m'a dit que Chakib Khelil a transféré 198 millions de dollars, soit 2 400 milliards de centimes, dans un seul compte bancaire. Le général Mediène était étonné par l'énormité de cette somme d'argent d'autant plus qu'il s'agit d'un seul compte bancaire, sans parler des comptes à sa femme, à son fils et celui de Farid Béjaoui...". À peine quelques heures après les déballages de Hacène Aribi sur la chaîne Berbère TV, une grande polémique s'est installée sur les réseaux sociaux algériens. À plus forte raison que le député du FJD a laissé plusieurs fois entendre qu'il a été "missionné" ou encore chargé de rendre publiques ces graves informations. La réaction du général du corps d'armée à la retraite, Mohamed Mediène, ne s'est pas fait attendre. Hier dimanche, l'avocat Miloud Brahimi qui a été chargé par le général Toufik d'apporter des précisions, a déclaré à Liberté : "Il faut que les gens cessent de parler en son nom (général Toufik, ndlr), et lui faire dire des choses qu'il n'a pas dites ou qu'il peut dire lui-même. Le général Toufik conteste à quiconque le droit de rapporter ses prétendus propos ou ses supposées opinions sur tel ou tel autre sujet. Avec sa lettre sur l'affaire du général Hassan, il a démontré que s'il a besoin de s'adresser à l'opinion publique, il sait exactement ce qu'il doit faire. Il n'a donc pas besoin d'intermédiaires et les propos qui lui ont été attribués sont de pures supputations sans fondement aucun." M.M.