Plus de 70% des patients cancéreux ont été dépistés par les cliniques privées. C'est ce qu'a déclaré hier le professeur Zitouni, coordinateur national du Plan cancer 2015-2019 en Algérie, à l'occasion des premières journées d'évaluation, les 8 et 9 janvier, au Centre anticancer (CAC) de Annaba. Organisée par le CHU de Annaba, cette manifestation à laquelle ont pris part les dirigeants des nouveaux CAC de Batna et de Sétif se veut un bilan de l'activité annuelle visant l'uniformisation du processus de traitement de cette pathologie. Dans ce contexte, le président de l'Ordre des médecins de la région de Annaba, le professeur Abdelaziz Ayadi, qui s'est interrogé sur l'absence de cliniques privées sur la carte régionale des nouveaux CAC que le Pr Zitouni a présentée lors de son intervention, a d'emblée engagé les débats. Peut-on espérer qu'en 2020, l'Algérie aura sa «haute autorité sanitaire» pour adopter la «réunion de concertation pluridisciplinaire» (RCP) qui prévoit un protocole de soins personnels pour chaque cancéreux, s'est-il interrogé devant une assistance nombreuse. Tout en restant optimiste, le Pr Zitouni n'a pas caché sa déception quant à la mentalité des médecins algériens pour concrétiser cette RCP, sachant qu'en France, le principe est appliqué depuis 2005. Par ailleurs, 13 communications, les unes plus importantes que les autres, dont les expériences des services de radiothérapie des CAC de Annaba, Batna et Sétif, ont été présentées à la faculté de médecine locale, où les efforts louables du ministère de la Santé ont été mis en exergue. «Pour être au diapason du combat contre le cancer en Algérie, nous avons fait appel au professeur Gerbault, une référence dans le domaine de la curiethérapie à haut débit. Son expérience sera d'un apport inestimable pour nos praticiens», a estimé le Pr Lankar, directeur général du CHU de Annaba. Prévue aujourd'hui, la seconde journée traitera de la médecine nucléaire en oncologie et de l'apport du centre de transfusion sanguine dans la prise en charge du cancer.