Le ministre n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire à certains médecins que le détournement des malades vers des structures privées n'est pas admissible et que les dénonciations de certaines pratiques pour la programmation des malades pour une radiothérapie sont sur son bureau. Lors d'une visite effectuée, hier à Sétif, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a indiqué que les structures réalisées et ouvertes par l'Etat doivent être rentabilisées en s'occupant du malade. Par ailleurs, M. Boudiaf a instruit les responsables du centre anticancer de Sétif de ne plus admettre les malades qui viennent de wilayas lointaines. "Après l'ouverture des centres anticancer d'Annaba, de Constantine et de Batna, la carte sanitaire en matière de prise en charge du cancer doit être revue. Il est inadmissible que les malades d'El-Tarf se rendent à Sétif alors que le CAC d'Annaba est ouvert", dira-t-il, invitant le directeur du CAC de Sétif à ramener les délais des rendez-vous, notamment pour la radiothérapie à moins de deux mois. Sur un autre volet, l'hôte de Sétif a donné des instructions fermes au maître d'ouvrage, à savoir le directeur de la santé et de la population de la wilaya pour accélérer la réalisation et l'équipement du bloc opératoire du centre anticancer afin de permettre aux chirurgiens d'accomplir leur mission dans de bonnes conditions. Par ailleurs, le ministre n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire à certains médecins que le détournement des malades vers des structures privées n'est pas admissible et que les dénonciations de certaines pratiques pour la programmation des malades pour une radiothérapie sont sur son bureau. "Ne prenez pas le malade en otage. Une enquête approfondie est en cours et après l'avoir ficelée, des sanctions tomberont", menace-t-il. Et d'ajouter : "Je ne mets pas tous les médecins et responsables dans le même sac, mais je sais que c'est une pratique courante au niveau du CAC." Il est à noter que depuis son affectation à Sétif, le Pr Tarik Saïb, professeur en chirurgie oncologique, et son équipe exercent dans les blocs opératoires des hôpitaux d'Aïn Azel au sud de la wilaya et de Bougaâ au Nord. Une tâche qui n'est pas de tout repos car les chirurgiens sont obligés de parcourir, quotidiennement, une centaine de kilomètres. Le Pr Saïb a indiqué à Liberté que les réunions de concertation pluridisciplinaires, considérées comme l'âme des centres anticancer, ont été entamées depuis quelques semaines. "Depuis le mois de décembre passé, nous avons effectué plus de cinq cents interventions qui vont de l'œsophage jusqu'à l'anus. Nous opérons quatre à cinq cancers du sein chaque semaine", s'est-il réjoui. Ce dernier œuvre pour que les délais de programmation des interventions chirurgicales ne dépassent pas les huit à dix jours. F. S.