La masse salariale des clubs professionnels représente 90% de leur budget», a indiqué, hier, Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football (FAF), lors de la conférence de presse qu'il a tenue au stade du 5Juillet, relevant au passage que cette situation était «inadmissible». Plus grave encore, malgré le «déficit», ces masses salariales ne cessent de «monter d'année en année». Pourtant, 16% des joueurs, qui perçoivent donc des salaires assez élevés «n'ont pas cumulés 90 minutes de temps de jeu». Parallèlement, 46% des 28 joueurs étrangers, dont le recrutement, faut-il le rappeler, est interdit depuis l'actuelle trêve, ont eu moins de 50% de temps de jeu. Que faut-il faire pour remédier à cette situation ? La direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), censée veiller à la bonne marche des clubs professionnels sur le plan financier, ne semble pas réagir. Raouraoua dira à ce propos que celle-ci est en train de se pencher sur les bilans des clubs. La FAF, comme l'a signalé son président, n'a pas pour vocation de plafonner les salaires des joueurs, dont plus de 40% touchent plus de 1,2 million de dinars. Les dirigeants des clubs doivent s'entendre sur cette question, semble-t-il dire. Les autres problèmes auxquels font face ces équipes dites professionnelles sont liés au payement des cotisations sociales et des impôts. Là encore, rien n'indique que le football national professionnel se dirige vers une «normalisation» de la situation. Raouraoua évoquera un plafonnement des cotisations des joueurs sur la base d'un salaire de 15 fois le SNMG (270 000 DA). Ce sont ces situations des clubs qui font qu'il y a beaucoup de dossiers de litiges – 130 cette année – au niveau de la Chambre de résolution des litiges (CRL). A ce propos, le conférencier a indiqué qu'un nouveau contrat de joueur sera élaboré lors de la prochaine saison ainsi qu'un «règlement intérieur type» qui sera appliqué par tous les clubs. Pour lui, il est important également que clubs et joueurs respectent la réglementation en termes de payement des salaires (pas de salaires en avance et exigence d'un compte bancaire pour leur domiciliation). Des mesures qui vont probablement «régler 80% des litiges», espère Raouraoua. La FAF gérera le Fonds de soutien au football amateur Le président de la FAF a annoncé également hier que l'instance qu'il dirige va signer prochainement une convention avec le ministère de la Jeunesse et des Sports pour gérer le fonds du football amateur. Selon lui, les deux parties (FAF et ministère) sont arrivées à un accord sur la répartition des fonds de cette caisse. Il est question de «l'encouragement du football amateur et féminin, de l'arbitrage, de l'amélioration des compétitions locales au niveau des ligues». Celui-ci a évoqué également «des bonus pour les clubs et associations du Sud, des Hauts-Plateaux ainsi que les zones qui ont besoin de plus de moyens par rapport aux grandes villes». Ce fonds, doté de plusieurs dizaines de milliards, a été institué après le lancement du football professionnel afin de venir en aide aux clubs amateurs qui se sont vu, de facto et dans bien des cas, marginalisés. Si les clubs professionnels offrent parfois des salaires de plusieurs centaines de millions par mois à des joueurs, certains clubs amateurs n'arrivent même pas à ramasser les quelques dizaines de millions nécessaires pour le payement des frais d'engagement dans le championnat. Mahrez et Brahimi ne renforceront pas les «Olympiques» Sur un autre volet, et contrairement à ce qui a été rapporté ça et là, les deux joueurs de l'équipe nationale, Riad Mahrez et Yacine Brahimi, ne renforceront pas les «olympiques». Le président de la FAF a tenu à préciser que les JO, dont le rendez-vous aura lieu en août prochain, coïncideront avec la période de préparation des clubs. De plus, dans le cas de ces deux joueurs, ils seront probablement transférés durant l'été. Ceci, sachant que l'équipe nationale A disputera un match officiel en septembre. Concernant l'objectif qui sera assigné à l'équipe nationale olympique, Raouraoua a déclaré que ceci n'a pas encore été fixé, même s'il a tenu à affirmer que l'Algérie n'ira pas à Rio pour «faire de la figuration». Le sélectionneur Pierre André Shurmann a entamé des réunions, hier, avec les membres du staff. Les objectifs ainsi qu'une liste élargie seront fixés prochainement. Enfin, le mois prochain, les «olympiques» disputeront un match amical face à la Palestine et se déplaceront, au mois de mars, au Portugal pour affronter les «olympiques» de ce pays ou au Qatar pour participer à un tournoi international. Benzia, Hanni et Ounas, les nouveautés de l'EN Trois nouveaux joueurs peuvent faire leur apparition avec les Verts, pour la première fois, lors du prochain stage. Il s'agit de Yacine Benzia (Lille), Ounas Adam (Bordeaux) et de Sofiane Hanni (FC Malinois en Belgique). Raouraoua a signalé que la FAF a entamé les procédures d'usage pour le changement de nationalité footballistique pour deux d'entre eux qui ont porté auparavant les couleurs d'une autre nation. Il précise néanmoins qu'il appartient au sélectionneur national, par la suite, de faire appel à eux ou non. Sur un autre plan, le président de la FAF a indiqué que l'objectif de la sélection lors de la prochaine CAN est d'atteindre le dernier carré. Selon lui, on ne peut parler à l'avance du titre, puisqu'il est toujours difficile de remporter une CAN en dehors de ses bases, vu les conditions de jeu sur le continent. Quant au Mondial 2018, l'objectif est de se qualifier pour ce rendez-vous. Une qualification importante même sur le plan financier, indique-t-il.