Alors qu'elle s'apprête à célébrer son premier anniversaire, l'entreprise de transport urbain de Constantine (ETC) ne manquera pas de soulever une polémique durant ce mois de Ramadhan. Appelée à casser le monopole des transporteurs privés en offrant de meilleurs services, l'entreprise a décidé d'appliquer, depuis quelques jours, la tarification de nuit. Une décision qui n'a pas fait l'unanimité parmi les usagers et risque même de porter un sérieux coup à la popularité de l'entreprise qui a finalement rétabli la notion de service public après des années d'anarchie dans le secteur. Chaque jour, près de l'arrêt de bus de la rue Kaddour Boumeddous, des personnes âgées fatiguées après la prière des taraouih à la mosquée Emir Abdelkader préfèrent prendre le bus pour rentrer chez eux. Hier, grande a été leur surprise lorsque le receveur leur a demandé de payer 15 DA au lieu de 10. Nous avons assisté à la scène. Inutile de rouspéter car l'agent de l'ETC est catégorique, disant à l'adresse de vieilles dames, mécontentes : « C'est le tarif de nuit. » Pourtant, le privé lui n'a pas modifié ses prix. Et dire que l'entreprise cherche à créer cette concurrence tant redoutée par les propriétaires de vieux tacots ! Une autre aberration : pourquoi alors l'usager paie-t-il le même tarif pour un trajet Benabdelmalek-Djebel Ouahch, long de 12 km que celui de quelques centaines de mètres entre la mosquée Emir Abdelkader et la station Benabdelmalek ? Un usager a résumé les faits en un seul mot : « C'est de l'arnaque ! »