A Constantine, le Ramadhan n'est pas seulement le mois des bonnes affaires pour les vendeurs de confiseries orientales. Alors que le kalb elouz, purement algérois, est en train de détrôner sérieusement la zlabia, devenue un produit de luxe vu sa cherté, ce sont les vendeurs « en gros » des livres qui se taillent une grande surface dans le hall de la maison de la culture El Khalifa. Ces nouveaux libraires des conteneurs semblent même s'offrir un avantage inespéré pour les petits libraires qui ont fait de la lecture leur credo à l'ère de la médiocrité alors qu'ils pouvaient amasser des fortunes dans les créneaux de la « malbouffe ». Le public constantinois a montré aussi un engouement pour la lecture durant ce mois, surtout que ces vendeurs présents à longueur d'année proposent des ouvrages à des prix défiant toute concurrence. Côté variété, on n'y trouvera pas grand-chose, notamment en ce qui concerne les ouvrages de littérature, que ce soit dans la langue d'El Moutannabi ou de celle de Molière. A côté des ouvrages scientifiques, une grande place est réservée aux livres religieux où la grande vedette n'est autre que le non moins connu Amr Khaled, présent lui en deux langues, arabe et français, alors qu'on remarque entre les rayons des livres longtemps mis à l'index surtout ceux traitant de la pensée d'un certain Mohamed Ibn Abdewahab Ettamimi, fondateur du wahabisme.