En ces temps de crise et d'incertitudes, l'investissement culturel reste l'une des valeurs sûres de l'économie d'un pays. Le plus gros mécène demeure l'Etat, lequel, à coups de subventions et autres aides à la culture permet ainsi la multiplication de produits et de manifestations culturels. Mais investir dans la culture est-ce rentable ? La réponse est sans équivoque : toujours. L'une des raisons à cela se confirme par un principe économique fondamental qui est l'utilité marginale décroissante. Plus vous consommez un bien, plus le plaisir que vous tirez de cette consommation diminue et cela s'applique à pratiquement toutes les catégories de biens de consommation. La culture représente ainsi l'exception qui confirme ce principe économique. Pour peu que l'Etat joue convenablement son rôle, en mettant à la disposition de tous des moyens d'accès à la culture et cela dès la plus tendre enfance en insufflant par exemple le goût de la lecture, de la musique ou du théâtre à l'école, le retour sur investissement se fera irrémédiablement par l'intermédiaire de personnes qui payent leur place de concert, de cinéma, de théâtre pour ne citer que cet exemple basique. L'autre aspect de l'importance de l'investissement culturel est l'indéniable faculté de la culture à rapprocher les personnes, à créer des liens sociaux et à favoriser le dialogue entre les nations et les peuples. Dans un sens, les anciennes générations nous ont laissé un legs «économique» considérable. Les villes anciennes et les monuments historiques, les pyramides d'Egypte, les temples grecs, les ruines romaines ont de tout temps eu un attrait important pour les touristes du monde entier en mal de découvertes culturelles et de connaissances nouvelles, et les pays qui ont vite compris le potentiel de leurs sites archéologiques ou historiques investissent sans compter pour restaurer et préserver ces richesses. C'est dans cette optique que se tiendra à Bahrein, le 19 janvier, une conférence internationale ayant pour thème les nouvelles tendances et phénomènes qui animent le secteur culturel, les investissements et les nombreuses opportunités qui en découlent. Organisé par le think tank Thinkers & Doers, une organisation internationale qui a pour vocation de créer des ponts et de renforcer les liens et coopérations entre l'Europe et le monde arabe, cet événement verra la participation de nombreuses personnalités de premier plan, parmi lesquelles Son Excellence Shaikha Hussah Sabal Al-Salem Al-Sabah, directrice de Dar al Athar al Islamiyyah (Koweit), Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe (France), Jean Nouvel, architecte (France), Zaki Nusseibeh, conseiller culturel du ministre des Affaires présidentielles (EAU), Lina Lazaar, fondatrice du festival JAOU et spécialiste de l'art (Tunisie), Jennifer Flay, directrice générale de la FIAC (France), Anna Paolini, directrice du bureau de l'Unesco à Doha (Qatar), Areije Ashakar, responsable des services de développement de la Banque de développement du Bahrein, Mahi Binebine, artiste et écrivain (Maroc). Investisseurs, entrepreneurs culturels et représentants des banques et des industries créatives seront également représentés. La conférence posera des questionnements pertinents, telles que : «Que gagnons-nous en investissant dans la culture ?», «Quel est le rôle de la culture et des industries culturelles pour la promotion du développement durable ?», ou encore : «Comment les nouvelles infrastructures & les quartiers dédiés à la culture créent une renaissance locale et internationale ?» Des débats et des éléments de réponse seront apportés lors de sessions et workshops tout au long de cette journée qui sera sans nul doute bien insuffisante tant le sujet est capital…