Qui est artiste ? Une question restée en suspens, puisque la venue de Abdelkader Bendameche, président du Conseil des arts et des lettres à Oran a coïncidé avec la remise des cartes professionnelles aux artistes et auteurs, une opération entamée au niveau du ministère de la Culture il y a plus de 2 ans. Cela n'a pas empêché, cependant, le président du Conseil des arts et des lettres, institution créée en 2012, de mener un débat houleux avec la forte assistance et de superviser par la suite la distribution d'une quarantaine de cartes d'artistes au niveau du théâtre régional d'Oran Abdelkader Alloula, l'après-midi du jeudi passé. Un débat en rapport avec les droits relatifs à l'artiste. Ainsi, cette carte de l'artiste, réclamée depuis très longtemps par la corporation, ouvre le droit à un acquis important : la couverture sociale, un point dont ont souffert nombre d'artistes oranais. Dans son allocution, M. Bendameche a précisé que cette cérémonie à Oran n'est en fait qu'un pas vers la grande «régularisation» qu'est en train de connaître le monde des arts et des lettres en Algérie. L'opération de remise des cartes au profit des femmes et des hommes de culture qui, tient-il à souligner, entre dans le cadre des efforts du ministère pour combler une faille qui dure depuis l'indépendance du pays. Il y a lieu de rappeler que l'octroi de ce document a été rendu possible grâce à l'adhésion de la Caisse d'assurance sociale tel que précisé dans le décret exécutif 14-69 du 9 février 2014. La carte reste un document essentiel, qui permet à l'artiste de s'affilier à la Sécurité sociale et de bénéficier d'une pension de retraite. C'est d'ailleurs à cet effet que nombre d'artistes, dont des figures connues à Oran, ont interpellé le président du Conseil des arts et des lettres sur quelques incohérences nées de la mise en œuvre de la carte, notamment celle en rapport avec les services des assurances sociales. Plusieurs artistes oranais ont salué enfin l'avènement de la carte et la reconnaissance juridique de leur corporation.