En plus des oppositions qui bloquent l'avancement des programmes de raccordement de la wilaya de Béjaïa aux réseaux de gaz naturel et de l'électricité, il y a la performance de la Société de distribution de l'électricité et de gaz de l'Est (SDE) qui a été mise en cause par les élus et certains directeurs de l'exécutif de la wilaya. Ces derniers, lors de la réunion de travail initiée par le wali et en présence du PDG de la Sonelgaz, M. Bouterfa, des cadres des filières ainsi que du responsable de la SDE, ont reproché à la SDE la lenteur de l'exécution des travaux et l'absence de contrôle et de suivi des chantiers. Les élus ont soulevé le problème de la remise en l'état des routes communales qui demeurent dans un état de délabrement préjudiciable pour la population. A ce propos, le président de l'APC d'Ath R'zine a regretté l'absence de contrôle et de suivi des projets du groupe Sonelgaz sur le terrain. «Dans ma commune, il n'y a aucune opposition. Le problème est posé par rapport aux entreprises engagées par la SDE. Certaines d'entre elles tardent à entamer les travaux pendant que d'autres ont disparu après avoir commencé, comme cela s'est passé à Taourirt Abla», dit-il. A Derguina, les élus, à qui l'administration demande de l'aide pour débloquer les projets, semblent dépassés par la situation et en appellent à l'utilisation des moyens de répression juridiques par les pouvoirs publics. Le P/APC a indiqué que «le programme de gaz qui devrait soulager 30 000 habitants est gelé à cause d'une opposition à Aokas où devaient passer les réseaux». A Seddouk, en l'absence d'un programme, les habitants de 22 villages et hameaux attendent le raccordement de leur foyer au réseau électrique depuis 2010. Le maire d'Amalou a mis le doigt sur l'un des facteurs bloquants qui est le retard dans le versement des indemnisations aux expropriés. Le directeur des travaux publics, Rachid Ourabah, a exprimé son inquiétude quant à la cadence des travaux de déplacement des réseaux au niveau du projet des Quatre chemins et de la pénétrante autoroutière, qui ralentissent l'exécution des travaux des sociétés chinoise et nationale à pied d'œuvre sur les sites. A ce titre, les délais de réalisation risquent d'être dépassés. La même remarque est destinée à l'Algérienne des eaux (ADE). Par ailleurs, les oppositions, au nombre de 89 selon le wali, ont fortement pénalisé l'avancement des projets. Béjaïa, selon les aveux de Ouled Salah Zitouni, est classée à la dernière place, avec seulement 35% du taux de pénétration en gaz naturel. Sur le réseau électrique, il y a lieu de signaler une opposition sur le principal réseau qui devait sécuriser l'alimentation de la ville de Béjaïa. Il s'agit de la ligne 60 KV (Derguina) dont l'administration a eu gain de cause au niveau de la justice pour traverser les 800 mètres de terre objet du conflit. Afin de lever ces oppositions, l'administration en appelle aux élus locaux comptant sur un travail de proximité et de connaissance du terrain afin de traiter équitablement les différents dossiers. Il faut noter aussi que le taux de 35% de réalisation n'est pas dû exclusivement aux oppositions. Le gazoduc de 20 pouces reliant Beni Mansour à Béjaïa -qui alimente la wilaya depuis 1978- est vétuste et ne peut alimenter les nouveaux DP, selon le directeur de la SDE. Il y a dix ans, la société a été obligée de baisser la pression sur ce réseau de transport au lieu d'engager des réparations ou son replacement au moment où l'aisance financière le permettait. Fort heureusement, la seule bonne nouvelle apportée par M. Bouterfa dans ces bagages est les financements qui sont maintenus pour l'investissement dans cette wilaya. Pour les responsables, le règlement des oppositions portera le taux de pénétration en gaz à 75% d'ici fin 2017.