Au rythme où vont les choses, l'achèvement de ce quinquennat ne sera pas au rendez-vous en 2017, comme le prédit le DMI. Oppositions répétitives, manque d'entreprises de réalisation, bureaucratie et fermeture récurrentes des routes ; tels sont les principaux obstacles qui retardent l'avancement des chantiers de gaz et de l'électricité dans la wilaya de Béjaïa. «Les entreprises ne veulent plus travailler dans la wilaya de Béjaïa à cause du problème des oppositions. Elles craignent qu'elles ne démarrent jamais les travaux qu'on leur aura confiés. Ces dernières sont allées même jusqu'à surfacturer leurs offres financières en guise de dédommagement pour se prémunir des pertes et des retards que peuvent causer ces oppositions et les fermetures des routes», a déclaré Ahmed Ouraï, directeur de la société de distribution de l'électricité et du gaz (SDE) à l'Hôtel Cristal, lors de la présentation du bilan d'activité de l'année 2013. Le directeur de l'Energie et des Mines (DEM), également présent, a appelé les élus locaux à s'impliquer davantage dans le développement de leurs communes, aider à débloquer les projets en souffrance sachant que le taux de pénétration du Gaz naturel à l'échelle de la wilaya n'est que de 40%. Scindé en deux tranches, le programme de gaz qui comprend 44 opérations enregistre un flagrant retard. Si la première tranche est en cours de réalisation (47% d'avancement), la deuxième est toujours au stade d'évaluation des offres des entreprises. A ce propos, le directeur de la SDE a indiqué que les oppositions des citoyens et les fermetures des routes ont grandement influé sur la nature des propositions des entreprises qui sont de moins en moins enclines à travailler dans la wilaya de Béjaïa. Ce qui est compréhensible, selon le directeur, car ces entreprises ne veulent surtout pas accuser des pertes sèches à cause des délais qu'elles n'arriveront jamais à respecter dans ces conditions. Il est utile de rappeler que la deuxième tranche du programme de raccordement du gaz cible plus de 50 000 foyers ; ce sont des milliers de citoyens qui attendent désespérément cette énergie. Souffrance Même chose pour les projets de l'électrification inscrits dans le cadre du même quinquennat.La première tranche de ce plan vient tout juste d'être lancée en chantier pendant que la deuxième est toujours en phase d'évaluation des propositions financières des entreprises. Par ailleurs, le plan d'urgence qui compte des opérations de consolidation et de rénovation des réseaux s'est, également, heurté à des opposions. Il y en a huit selon la SDE qui ajoute que depuis le lancement de ce plan seulement 56 postes ont été mis en service sur les 177 prévus en un an. Au chapitre des programmes en souffrance, le directeur a énuméré quelques projets en suspens comme le projet de réalisation d'une ligne de transport de gaz au niveau de Tidelsine (Aokas). Une opposition qui prive environ 5000 habitants relevant des communes de Souk-El-Tenine et Melbou depuis 2006. Aussi, le premier tracé pour le projet de réhabilitation de la ligne électrique 60 kv Darguina-Béjaïa, qui connaît une opposition de la part d'une famille, a été abandonné, l'administration ayant prévu un autre passage. «Cette ligne qui doit sécuriser la ville de Béjaïa et une partie de Oued Ghir en énergie électrique va passer, d'ici septembre, par le village Takouba (Tichy)», assure le responsable de la SDE. Le besoin est pressant sachant que la ville de Béjaïa est alimentée par une ancienne ligne qui vient d'El Kseur. Le directeur de l'Energie reconnaît toutefois que le programme quinquennal de 2010-2014 a été lancé effectivement trois ans après son inscription. Le responsable de la SDE justifie ce retard, en plus des oppositions des citoyens, par la bureaucratie qui cause des lenteurs dans la délivrance des autorisations de passages des réseaux. Au rythme où vont les choses, l'achèvement de ce quinquennat ne sera pas au rendez vous en 2017, comme le prédit le DMI.