Au moins 156 projets de raccordement en gaz et électricité inscrits à l'actif de la wilaya de Béjaïa se trouvent en souffrance et "patinent dans leur réalisation" à cause des oppositions du voisinage, a indiqué mardi le directeur de l'antenne relevant de la société d'électricité et du gaz de l'Est (SDE), Ahmed Derrai. Autant de projets, dont certains remontent à 2006, qui peinent à se concrétiser à cause de la montée au créneau récurrente de particuliers, qui pour exiger une valorisation des indemnisations promises, qui pour contester les tracés des projets, d'autres pour alerter sur de supposés dangers, qui encore pour introduire des exigences infondées, notamment le survol des lignes sur leurs terrains, a expliqué ce responsable, déplorant le fait qu'au final "tous contribuent à restreindre la pénétration du gaz et de l'électricité dans les foyers et, qui dans bien des cas, brident le développement de la wilaya". Intervenant à l'occasion d'une réunion de coordination entre les cadres de la SDE, les élus locaux et les cadres de l'administration (wilaya, daïras), en présence du PDG du groupe Sonelgaz, Norddine Bouterfa, et des directeurs généraux des différentes filiales qui lui sont rattachées (GRTG, GRTE, Kanagaz et Kahrif), Ahmed Derrai a longuement expliqué l'ampleur de ce phénomène et son impact sur le confort des citoyens et la qualité des prestations de l'entreprise, aggravés, par ailleurs, par un autre phénomène, à savoir la fermeture récurrente des routes, a-t-il relevé. "En raison des pertes qu'elles subissent, beaucoup d'entreprises abandonnent leurs chantiers ou refusent tout bonnement de s'installer dans la wilaya", a déploré, pour sa part, un cadre de l'entreprise GRTG, affirmant qu'en dépit des incitations qui leurs sont offertes, "elles hésitent, voire redoutent à se localiser". Il citera, à titre d'exemple, que la mise en place d'une canalisation de huit (8) pouces est chiffrée 13.000 dinars à Béjaïa contre 8.000 dinars dans les wilayas limitrophes. Prenant la parole, M. Bouterfa, a relevé qu'un effort financier certain de l'ordre de 35 milliards de dinars, entre 2013 et 2015, a été consenti et qu'un autre, d'un montant de l'ordre de 27 milliards de dinars est retenu pour faire face au programme, arrêté sur la période 2016-2018. Pour le PDG du groupe Sonelgaz, ces oppositions et leur impact ne doivent pas masquer les progrès réalisés dans ce contexte, qu'il s'agisse d'électrification quasi généralisée dans la wilaya, ou de pénétration de gaz qui a vu son taux passer de 15 % en 2007 à 35 % actuellement et à 85 % dans les mois à venir. Cette réunion a permis à l'assistance d'identifier les difficultés et les actions à entreprendre en commun de sorte à aller vite dans la réalisation. "Ni la conjoncture, ni les moyens, ni le bon sens n'autorisent désormais à continuer selon les mêmes méthodes. Et le temps, c'est de l'argent", a répliqué, pour sa part, le wali, qui en appellera à une mobilisation générale pour le bien être de la wilaya.