Le phénomène du pillage du sable qui sévit tout au long de la côte est de la ville de Jijel a été l'un des principaux thèmes de la conférence de presse animée récemment par le chef du groupement territorial de la Gendarmerie nationale, le lieutenant colonel Hamel Achour. Ce dernier a révélé qu'une intense activité de ces pilleurs a été constatée dans cette partie du littoral, sur une trentaine de kilomètres, entre la sortie est de Jijel et la commune de Sidi Abdelaziz. Ne reculant devant rien, ces bandes de trafiquants continuent de semer la panique sur la RN 43, lorsqu'ils roulent la nuit en sens interdit, feux éteints et sans plaques d'immatriculation. Selon le même responsable, ces contrevenants profitent de la proximité de la bande côtière avec la RN 43. En dépit de la traque des pilleurs et des moyens de surveillance mis en place, le phénomène persiste toujours. Cependant, il est précisé que grâce au renforcement de ce dispositif, il a été enregistré une baisse du nombre des affaires traitées, passant ainsi de 75 en 2014 à 57 en 2015. Des affaires qui ont abouti à la mise en détention de 43 personnes, alors que 30 autres ont bénéficié de liberté provisoire, en plus de la saisie de 57 camions, un engin et plus de 540 m3 de sable, selon les statistiques présentées. Le commandant de la Gendarmerie nationale à Jijel a précisé qu'un dispositif de prévention est également déployé sur le terrain pour endiguer ce fléau aux répercussions graves sur l'environnement et sur la vocation touristique du littoral. Il y a lieu de rappeler que devant les assauts des pilleurs du sable, des blocs de béton ont été installés pour fermer les accès au littoral, ce qui n'a pas manqué, comme l'ont fait remarquer certains, de donner un aspect hideux à la plage. Pour les services de la gendarmerie, la traque menée pour protéger la bande côtière s'apparente à une véritable guerre, livrée à des bandes bien organisées, qui n'hésitent pas à recourir à tous les moyens, y compris la violence, pour affronter leurs éléments.