Les éléments des Groupes d'intervention et de neutralisation (GIN) de la Gendarmerie nationale (GN) ont été inclus dans le dispositif sécuritaire spécial de lutte contre les troubles à l'ordre public. Ils ont pour mission de faire face aux comportements agressifs lors de l'arrestation des pilleurs de sable ou de contrebandiers. « Ces unités spéciales, créées récemment, sont mises dans la deuxième ligne du cordon chargé du maintien de l'ordre. Elles sont rattachées aux Groupes d'intervention et de réserve », a précisé un haut responsable de la GN. Les éléments des GIN sont chargés essentiellement de repérer les meneurs des actes de vandalisme et de saccage des biens publics et de troubles à l'ordre public. L'objectif de la création de ces unités opérationnelles est la lutte contre le comportement dangereux et agressif des criminels qui ne reculent devant aucune autorité. Ces effectifs sont formés par le Détachement de sécurité et d'intervention (DSI), l'élite de la GN. Les GIN sont déployés au niveau des frontières Est, notamment à Tébessa, pour faire face à l'agressivité des contrebandiers et des trafiquants de carburant. A Jijel, ils sont déployés pour empêcher les pilleurs de sable et leurs acolytes de fermer les routes, notamment la RN 43, en cas d'arrestation. « Nos gendarmes sont agressés. L'intégration de ces groupes s'inscrit dans le cadre de la lutte contre ces pratiques », a précisé le chef d'état-major du groupement territorial de la GN de la wilaya de Jijel, le lieutenant-colonel Achour. « La Gendarmerie nationale est déterminée à lutter contre les pilleurs de sable de mer », a déclaré, dimanche dernier, le lieutenant-colonel Hamel en marge d'une descente nocturne organisée dans la soirée de dimanche dans quelques « foyers » d'extraction illicite du sable. L'officier supérieur a expliqué que le commandement de la GN a mis en place une cartographie des axes empruntés par les pilleurs de sable. De ce fait, « un dispositif fixe et mobile a été déployé sur les routes et les plages. Le plan sécuritaire est mis à jour et adapté selon la situation et le mode opératoire de la mafia du sable », a-t-il soutenu, ajoutant que des équipes pédestres des Sections de sécurité et d'intervention sont mobilisées également dans ce dispositif pour traquer ces pilleurs qui circulent à bord de camions dépourvus de moyens d'éclairage, de plaques d'immatriculation et plus grave, roulant, parfois, en sens interdit. Un camion a été intercepté en flagrant délit, à quelques mètres seulement de la plage Kotama, vers 23h, par une patrouille de gendarmes. Le conducteur, qui tentait de fuir, a été arrêté. « De tels agissements ne relèvent pas d'un accès de folie. Il s'agit d'un plan minutieusement étudié par les réseaux de pilleurs pour arriver à leurs fins. Aussi illicite que criminelle, cette activité permet d'engranger des sommes d'argent considérables. Des milliards sont en jeu », a expliqué le chef du groupement de la GN, le lieutenant-colonel Hocine Aouiz. Il a expliqué que la côte-est est la plus sérieusement touchée par ces actes de prédation. Pour la GN, il s'agit de crime contre l'économie nationale, d'atteinte à l'environnement et de blanchiment d'argent. Durant le premier trimestre de l'année en cours, les services de la GN ont interpellé 18 personnes pour vol de sable dont 11 écrouées, a indiqué cet officier supérieur, précisant que ses services ont traité 37 affaires en 2014 ayant conduit à l'arrestation de 24 trafiquants. Le premier responsable de la GN de Jijel a saisi cette occasion pour appeler les citoyens à dénoncer ce crime économique. « La contribution du citoyen est indispensable. Nous avons reçu une première pré-plainte 48 heures après le lancement de ce nouveau service public. Elle est liée au trafic de sable. C'est une activité qu'on va renforcer avec la sensibilisation et le travail de proximité », s'est-il félicité.