Avec les cours du pétrole en chute, les réserves des hydrocarbures consommées à moitié, les prix d'électricité qui flambent et les obligations écologiques mondiales, l'Algérie se retrouve forcée à faire face à des défis en matière d'énergie et surtout changer sa stratégie énergétique déjà obsolète. Le recours aux énergies renouvelables s'avère inévitable. Devant un tel état de fait, un forum algéro-finlandais, intitulé «Les journées de l'énergie, maintenant ou jamais», s'est tenu, hier à l'hôtel Sofitel, en présence d'acteurs dans le domaine énergétique des deux pays, notamment le groupe Sonelgaz, l'agence Aprue, le centre de technologique finlandais Merinova, ABB, l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) et bien d'autres. Présente lors de ces journées, qui se clôtureront aujourd'hui, l'ambassadrice de Finlande, Tuula Svinhufvud, s'est longuement étalée sur l'expérience exceptionnelle de la Finlande en matière de gestion d'énergie avant de manifester la forte volonté de son pays de transmettre ses compétences à l'Algérie qui, selon ses dires, possède un potentiel énorme en matière d'énergie. «Plusieurs projets en relation avec les énergies renouvelables, entre autres l'énergie éolienne, et l'efficacité énergétique sont en cours de négociation entre des entreprises des deux pays et aboutiront, en 2016, à des accords qui permettront le transfert des technologies et du savoir-faire finlandais aux partenaires algériens», confirme-t-elle dans son allocution inaugurale. Pour le groupe Sonelgaz, distributeur exclusif de l'énergie en Algérie, il est grand temps de passer à des types d'énergie autre que les fossiles et trouver des alternatives. «Le groupe Sonelgaz — qui met en œuvre, à travers ses filiales, une stratégie permettant l'accès à l'électricité et au gaz à l'ensemble de la population et aux opérateurs économiques — est ouvert à toutes les propositions, surtout qu'en ce moment nous travaillons sur la diversification du mix énergétique sur le long terme», explique Mohammedi Djamila, directrice des stratégies à Sonelgaz. L'ère de l'énergie intelligente Pour Jérôme Jouaville, responsable du développement commercial à l'entreprise finlandaise Wärtsilä, l'énergie intelligente est l'ultime solution pour les années à venir. «En plus de permettre une rationalisation de l'utilisation de l'énergie sans toucher à la qualité de service et au prix, la production de la Smart Power permet une capacité de réserve du réseau ultrarapide pour les systèmes d'énergie de grande envergure. En mode veille, la capacité de réserve de production d'énergie intelligente ne consomme aucun combustible, ne génère aucune émission de gaz, notamment celui à effet de serre, et ne subit aucune usure. L'intégralité de l'efficacité du système peut en outre être augmentée davantage, lorsque les centrales énergétiques plus grandes n'ont pas à fournir de capacité de réserve via de coûteuses charges partielles. En offrant un fonctionnement plus stable à ces centrales, les coûts de maintenance associés au fonctionnement cyclique fréquent peuvent être réduits», explique-t-il. Pour ce jeune expert, la construction d'un réseau électrique optimisé peut générer des économies annuelles comprises entre 65 et 73 millions de dollars. Opter pour le modèle finlandais, qui est désormais un exemple, leader en Europe et dans le monde en matière de stratégie énergétique, ne profiterait pas seulement à la trésorerie de l'Etat mais aussi au simple foyer qui verra certainement sa facture d'électricité et de gaz réduite.