La commune de Chabet El Ameur, à 40 km au sud-est de Boumerdès, vit au rythme des actions de protestation depuis plusieurs semaines. Hier, des centaines de villageois de Arch d'Aït Mekla sont descendus dans la rue pour dénoncer les fausses promesses des responsables locaux quant au raccordement de leurs localités aux réseaux d'eau potable et de gaz de ville. Les manifestants ont bloqué le CW151 dès le début de matinée avant de descendre aux Issers où ils ont bloqué l'accès au siège de la daïra. Ces actions qui illustrent le marasme et les multiples carences dont souffrent la population (40 000 âmes) n'ont suscité, jusque-là, aucune réaction de la part des autorités locales. «Cela fait trois jours qu'on a fermé le siège de l'APC, mais aucun responsable n'est venu prendre langue avec nous», s'indigne un villageois, soulignant que tous les projets annoncés durant ces dernières années sont au point mort. «La politique d'austérité n'est appliquée que chez nous», s'écrie-t-il. Les protestataires affirment que l'eau n'a pas coulé dans leurs robinets depuis plusieurs mois. Certains se disent très sceptiques quant à l'aboutissement du projet de raccordement de leur région à la station de dessalement de Cap Djenet auquel l'Etat a affecté 2,4 milliards de dinars. Outre ce problème, les villageois s'élèvent également contre le blocage du programme d'électrification rurale, le gel du projet du CEM prévu à Aït Saïd et les retards mis pour l'ouverture des salles de soins réalisées à Aït Saïd et Ouled Bentafat. «Ces structures de soins ont été réceptionnées depuis plus de deux ans, mais les services concernés n'ont rien fait pour les doter en équipements et en personnel en vue de les mettre en service», regrettent-ils. D'autres actions presque similaires ont été enregistrées par le passé sans que cela n'émeuve les élus locaux, accablés de tous les maux par leurs administrés. L'on se rappelle que le maire de cette localité avait été pris en otage dans son bureau à maintes reprises par des habitants qui revendiquaient l'amélioration de leur cadre de vie et la concrétisation des projets d'équipements publics annoncés depuis des lustres. Tant que les portes du dialogue resteront fermées et l'espoir de changement évanoui, le recours à ce genre de procédés et le malaise si profond que couve la population locale sont bien partis pour durer dans le temps.