La collecte des déchets ménagers pose encore de sérieux problèmes pour les autorités de la ville de Constantine, malgré les moyens humains et matériels disponibles, les efforts déployés et les reliquats énormes des budgets de la commune. Lors du conseil de wilaya tenu mardi dernier, le déficit enregistré en matière de collecte de déchets a été abordé et débattu par les services de la commune de Constantine et les directeurs de wilaya concernés. Dans la feuille de route présentée par Nadir Bettine, secrétaire général de la commune de Constantine et selon les déclarations du maire, Mohamed Rira, l'on a déploré beaucoup de problèmes et des manques presque dans tous les domaines et particulièrement dans celui de la collecte des déchets. L'on a soulevé en premier le problème de l'éloignement du centre d'enfouissement technique (CET) de Bougharb, dans la commune de Ben Badis (El Haria), l'état des camions de collecte, le déficit en personnel, la station de transfert du 13e kilomètre, achevée et non exploitée, mais aussi les bennes à ordures installées par la direction de l'environnement dans certains quartiers de Constantine. Rappelons que ces 225 bennes (enterrées et aériennes) ont été installées, par la direction de l'environnement, dans le cadre de l'évènement culturel de 2015. Un dispositif écologique qui devait rendre la ville plus propre. Malheureusement c'était trop beau pour être vrai. Actuellement, la ville croule sous les déchets. Des odeurs nauséabondes se dégagent de ces bennes débordant de déchets depuis plusieurs jours, voire des semaines, causant des désagréments aux habitants. L'on peut remarquer que même ce projet «bénéfique pour la sensibilisation des habitants et bien étudié en 2013», comme l'a indiqué la directrice de l'environnement lors du conseil de wilaya, n'est même pas encore achevé. Citons l'exemple qui nous a été rapporté par des habitants de Djebel Ouahch, où des fouilles réalisées par la même direction et abandonnées plus tard sans installer les bennes enterrées, se sont transformées à une décharge en plein air. Même les agents de nettoiement refusent d'y pénétrer à l'intérieur pour les vider. De son côté, et pour dégager toute responsabilité, la directrice de l'environnement, Abla Belhocine, a expliqué, que la collecte des déchets de ces bennes a été confiée aux services du CET. «Ils ont des camions spécifiques, avec des chauffeurs qui ont subi une formation d'usage», a-t-elle déclaré. A propos de la station de transfert du 13e km, elle a affirme : «Cette station n'est pas exploitée car le projet du casier au niveau du CET Bougharb n'est pas lancé. Il faut un quai de déversement des déchets au sein de ce CET. La procédure administrative est achevée, le marché est visé et il ne reste que le lancement des travaux qui vont durer 10 mois». Concernant le cas de la ville d'Ali Mendjeli, la même directrice a précisé qu'un projet de décharge est en cours de réalisation, dont les travaux vont durer plus de 10 mois. Une fois le projet réceptionné, sa gestion sera transférée automatiquement au CET. Concernant la collecte des déchets ménagers, le secrétaire général de la wilaya, Abdelkhalak Sayouda, a instruit les services de la commune de Constantine de revoir leur plan de gestion. «J'ai remarqué que vous avez 3500 employés techniques, dont la majorité sont orientés vers la collecte. Que font-ils exactement? Il faut exploiter aussi les microentreprises, car les résultats se sont pas satisfaisants», a-t-il déclaré aux responsables concernés. Il s'avère finalement que nos responsables se réunissent depuis des mois pour poser le même problème et redire ce qui a été dit, parler pendant des heures mais sans dégager de solutions concrètes. L'on a remarqué aussi lors du conseil que même les services de la commune et de la direction de l'environnement ne communiquent pas entre eux. Chaque responsable tente de dégager la responsabilité de cet échec.