Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Considérée comme une zone complexe en raison de sa situation géographique, de son caractère régional, en plus d'une densité de population élevée, la capitale de l'Est a des difficulté dans la gestion de ses déchets solides urbains et de ses eaux usées industrielles. Du moins, c'est les principales préoccupations du secteur environnemental dans cette wilaya. Toutefois, les douze communes de la wilaya sont dotées de leur propre schéma directeur de gestion des déchets ménagers et assimilés. Ces mécanismes sont intervenus à la faveur du programme de gestion des déchets municipaux (Progdem) dont le rôle est de «dépoussiérer» l'environnement de toute trace de pollution. A ce propos, les responsables de la direction de l'environnement de Constantine estiment que les pouvoirs publics ont investi dans le bon sens, en témoignent les multiples projets engagés dans le secteur comme les centres d'enfouissement technique ou encore cette perspective portant le nom de Sama Safia qui se chargera de mesurer le degré de pollution de l'air. «Ce sont des percepteurs qui devraient être placés aux endroits polluants de la ville et reliés à la centrale qui élira domicile au niveau de la direction régionale à Zouaghi», devait nous dire le chef de service, M. Djena. Pour l'heure, rien n'a été confirmé sur le lancement de ce projet, qui, selon toute vraisemblance, prendrait effet dans le nouveau plan quinquennal. Cependant, on apprend que le centre d'enfouissement (CET) de Bougharb réalisé dans la commune de Ben Badis, destiné à recevoir les déchets ménagers de 6 communes du sud de la wilaya, sera opérationnel à la fin du mois en cours. Tout a été mis en place pour permettre à ce centre de démarrer, ce qui conduira à alléger les différentes décharges. Régi par une entreprise autonome, ledit centre enfouira près de 450 tonnes/jour et ce, pour une durée estimée à 20 ans, alors que d'autres sources l'estiment à 25 ans. La wilaya aura un second CET dans la commune de Zighoud Youcef (Doghra). Il est en construction et enregistre un taux d'avancement de 10%. Il devra servir à recevoir les déchets des municipalités nord de la circonscription à raison de 120 tonnes/jour. Pour faciliter la collecte des ordures, la direction de l'environnement a réalisé trois déchetteries aux points névralgiques de la ville, Oued El Had et El Kahira, en plus d'un centre de transfert en cours de réalisation dans la commune du Khroub. «Cela permettra le tri des déchets avant de les transférer au CET de Bougharb», explique notre interlocuteur. Par ailleurs, en matière d'altération de l'air par des particules dégagées par les usines, notamment les cimenteries, on révèle que les filtres utilisés demeurent en deçà des normes et l'inspection de l'environnement visite souvent ces lieux afin de rappeler à l'ordre leurs responsables. A ce titre, que de fois la cimenterie de Hamma Bouziane a été montrée du doigt bien qu'elle ait installé des électro-filtres jugés performants selon les managers de cette usine. Concernant la gestion des déchets industriels spéciaux, la direction de l'environnement évalue un faible rejet consacré au secteur en raison de la faible présence d'usines. Il n'empêche, à titre d'exemple, qu'«en 2007 la production de déchets recensés à travers le territoire de la wilaya était de l'ordre de 415 tonnes et 650 tonnes de déchets spéciaux stockés auprès de leurs producteurs dans des conditions souvent inadéquates», confirme le rapport chiffré de l'inspection. «L'industrie mécanique est la plus grande génératrice de déchets spéciaux», a-t-on confirmé. Pour le reste, la gestion des déchets industriels se fait par le transfert à Tébessa où se trouve le centre d'enfouissement de déchets. En matière d'eaux usées et après la réfection du réseau, il est prévu deux stations d'épuration dans la commune de Hamma Bouziane et dans la nouvelle ville. Au final, en dépit de la volonté des pouvoirs publics d'en finir avec les maux engendrés par la passivité dans le secteur de l'environnement, on s'aperçoit qu'il manque des moyens permettant d'agir sans polluer davantage. Les responsables locaux appellent la population à une contribution effective dans la préservation de son environnement. Sur le papier, on dénombre assez de projets en perspective du prochain quinquennal 2010-2014, dont la réalisation de centres de recyclage. Vu que la sentence environnementale n'a pas placé la barre assez assez haut… la pollution sévira et les détritus s'amoncellent.