Le premier challenge à relever est comment gérer au mieux l'afflux massif des véhicules de collecte des différentes communes. Après moult reports imputés à des problèmes techniques et au règlement d'un certain nombre d'ajustements, rendus nécessaires au vu des dures réalités du terrain, la mise en exploitation du centre d'enfouissement technique (CET) de Bougharb, sis dans la commune de Benbadis, devrait intervenir durant la seconde quinzaine du mois en cours, selon Mourad Labani, chargé de la lourde tâche de gérer cette infrastructure très complexe, confiée aux bons soins d'une EPIC, financée conjointement par les ministères de l'Environnement, de l'Intérieur et des Finances. A la tête également de la direction de l'environnement et de l'assainissement de l'APC de Constantine, ce gestionnaire rompu aux exercices difficiles s'engage, en dépit des imprévus et des obstacles qui se dresseront certainement sur sa route, à relever le challenge : faire démarrer ce CET au jour et à l'heure prévus. Inscrit dans le cadre du programme national de gestion des déchets ménagers (Progdem), ce CET construit sur une assiette de 50 ha, dont 41 affectés en qualité de superficie d'enfouissement, aura à traiter annuellement environ 215 000 t de déchets provenant de six communes. Dans ce cadre, il faut savoir que Constantine produit à elle seule 500 t/jour dont 100 collectées par des opérateurs privés au niveau des entreprises et institutions publiques et privées. Le reste des déchets proviennent des communes de Aïn Abid, Aïn S'mara, Ouled Rahmoune, El Khroub et Benbadis. A raison de 2 000 DA la tonne, nous confie le responsable du CET de Bougharb, il est facile de se faire une idée du prix de revient de la collecte des déchets solides et de leur traitement au niveau de cette infrastructure. Par ailleurs, et à titre comparatif, le coût d'une tonne de déchets collectée et traitée au niveau de la décharge contrôlée du 13e Km (RN5) est estimé à 9 000 DA. La gestion ultra-complexe du carrousel incessant des véhicules de collecte vers le CET étant, d'autre part, la pierre angulaire de tout le dispositif mis en place, reconnaît Mourad Labani, plusieurs réunions de travail sont prévues avec les représentants patentés des six communes concernées. C'est le prix à payer pour tenter de trouver les meilleures solutions et compromis aux nombreux problèmes qui ne manqueront pas de se poser aux moments fatidiques où bennes-tasseuses et autres véhicules de collecte se présenteront par dizaines à la porte du CET pour décharger leurs déchets. Chacun de ces véhicules étant soumis au pesage de sa « cargaison », et sachant qu'il n'existe à ce niveau qu'un seul pont-bascule, il n'est pas exclu d'être confronté en permanence à des embouteillages, cafouillages et autres problèmes pouvant découler d'un afflux massif de véhicules estimés pour la seule commune de Constantine (en dehors du parc des opérateurs privés) à une cinquantaine, tous types et tous volumes confondus.