L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a réduit pratiquement de moitié ses importations de blé tendre en provenance de France depuis le début de la campagne céréalière comparativement à la campagne précédente, rapporte le site d'information agricole Terre.net. A l'origine du recul des achats de l'Algérie, le site évoque une baisse de qualité des blés français. Depuis 2005, le taux moyen de protéines des blés français est passé de 12,3% à 11,1% en 2014 et à juste 11% en 2015, ajoute la même source, évoquant l'inquiétude de la filière française à maintenir un débouché sur le marché algérien, de plus en plus exigeant en matière de qualité. «La qualité dégressive des blés français pénalisera-t-elle nos exportations vers ces pays», s'interrogeait Michel Portier, directeur et fondateur de la société de conseil Agritel, pour qui la qualité est un facteur «primordial pour que la France demeure un exportateur majeur vers la zone Maghreb». Le directeur d'Agritel a d'ailleurs souligné qu'«il est primordial que la filière relève son taux de protéines pour conserver la relation privilégiée qu'elle entretient avec les pays du Maghreb». Selon les statistiques de l'établissement public France-AgriMer, les importations algériennes de blé français ont reculé de 44% durant les premiers mois de la campagne 2014/2015 en s'établissant à un peu moins de 2 millions de tonnes contre près de 3,6 millions de tonnes à la même période un an auparavant. La mauvaise qualité du produit français pousse donc l'Algérie à se tourner vers d'autres fournisseurs, à savoir l'Allemagne, la Suède, la Pologne et le Royaume-Uni pour ses approvisionnements en blé tendre. Globalement, la facture d'importation des céréales (blés, maïs, orge) a baissé à 3,43 milliards de dollars en 2015 contre 3,54 milliards en 2014, alors que les quantités importées ont augmenté à 13,67 millions de tonnes (mt) contre 12,29 mt, selon le dernier bilan des Douanes. Ainsi, la facture a reculé de 3,14% tandis que les quantités importées ont grimpé de 11,2%. La facture des blés tendre et dur, qui a représenté près de 70% des importations des céréales en 2015, a augmenté à 2,39 milliards de dollars contre 2,37 milliards pour des quantités ayant atteint 8,5 mt contre 7,41 mt. Par catégorie, c'est la facture d'importation de blé tendre qui a grimpé en s'établissant à 1,61 milliard de dollars contre 1,58 milliard, pour des quantités de 6,74 mt contre 5,43 mt.