Le rapport de l'OPEP, publié hier, met en avant une production record qui a atteint, au mois de janvier dernier, 32,33 millions de barils par jour, soit une hausse de 130 000 barils/jour sur un mois. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) vient de réviser à la hausse sa prévision d'excédent de l'offre sur le marché pétrolier pour 2016. Dans son rapport mensuel, l'Organisation, basée à Vienne, explique que malgré le recul prévu de la productions des pays hors OPEP, l'offre sur le marché demeurera en excédent d'offre en 2016. En cause, les craintes qui pèsent actuellement sur la croissance et qui devraient affecter la demande, mais aussi la montée en cadence de la production de certains membres de l'OPEP, à l'image de l'Arabie Saoudite, qui compense le déclin des producteurs à coûts élevés, de fait affectés par l'effondrement des cours. Le rapport publié hier met en avant ainsi une production record de l'OPEP laquelle a atteint au mois de janvier dernier 32,33 millions de barils par jour (bpj), soit une hausse de 130 000 bpj sur un mois. L'Organisation précise ainsi que si les membres de l'OPEP maintiennent ces niveaux de production, l'excédent d'offre devrait atteindre 720 000 bpj en 2016 contre 530 000 en décembre 2015. Le document précise aussi que l'offre hors OPEP devrait chuter de 700 000 bpj en 2016, en raison essentiellement «des coupes dans les investissements annoncés par les compagnies pétrolières, du recul du nombre de forages actifs aux Etats-Unis et au Canada ainsi d'une baisse annuelle substantielle de la production des champs plus matures». Cependant, l'OPEP, qui refuse depuis novembre 2014 d'ajuster ses niveaux de production, invoquant un déséquilibre qui affecte ses parts de marché, persiste à maintenir sa position, et ce, malgré une baisse des cours qui avoisinent actuellement les 30 dollars. Le rapport de l'OPEP explique que le déséquilibre sur le marché ne devrait pas se redresser de sitôt, estimant que les prévisions de demande mondiale tablent sur une hausse de 1,25 million de barils par jour (mbj), cela «ne représente qu'un ajustement marginal (…) par rapport à la prévision précédente». Il n'en demeure pas moins que le secrétariat de l'Organisation basée à Vienne se réjouit du fait que dans un contexte de demande atone et d'excédent d'offre, la demande sur le pétrole OPEP soit en augmentation. Le document précise dans ce sens que la demande pour le pétrole OPEP a augmenté de 0,1 mbj en 2015, atteignant une moyenne de 29,8 mbj et devrait caracoler à 31,6 en 2016, soit une hausse de 1,8 mbj. Les données du secrétariat général de l'OPEP dessinent les contours d'un succès et mettent ainsi en avant des arguments qui peuvent justifier et conforter la stratégie menée par les producteurs du Conseil de coopération du Golfe, Riyad en tête, qui n'entend pas en rester là. Il n'est pas sûr que les autres membres de l'OPEP, qui ont durement été affectés par la crise, l'entendent de cette oreille. Le camp appelant pour la tenue d'une réunion extraordinaire afin de se pencher sur les prix s'élargit. Cependant, cette revendication risque de rester lettre morte sans l'adhésion de l'Arabie Saoudite.