Un plan de licenciement serait imminent à Echorouk. Au moins 80 salariés de l'entreprise sont concernés par ce plan que ne justifieraient pas seulement des difficultés financières que traverse la société. Une réunion s'est tenue, il y a près d'une semaine, avec les directeurs de la rédaction et de l'information et les différents services techniques. Il leur a été exigé de proposer des listes de personnes à «licencier». Au moins 80 personnes seraient déjà concernées par ce plan, «dont une bonne partie de techniciens», confirme une source interne qui a requis l'anonymat. Des baisses de salaire sont appliquées et concerneraient les rédacteurs en chef, mais ce sont surtout les journalistes des émissions à l'arrêt qui sont touchés. Dans les couloirs de la rédaction, on parle d'une liste qui devrait être affichée aujourd'hui. «Rien n'est sûr. Ce qui fragilisera les salariés, c'est qu'ils travaillent sans contrat et donc sans véritable protection. Il y a juste des déclarations à la CNAS. Il y a lieu aussi de signaler que la chaîne a reproduit les mêmes pratiques de l'ENTV, avec une pléthore de salariés payés pour ne rien faire. Donc les raisons des licenciements à venir ne sont pas justifiés par une quelconque crise, puisque le groupe s'est doté d'un studio de plusieurs milliards, mais a recruté à tout-va», précise-t-on. Contacté par El Watan, le directeur d'Echorouk dément «catégoriquement» des rumeurs «colportées par des gens qui font une fixation sur (son) entreprise». «Ces gens-là divaguent. Il n'y a jamais eu de listes de licenciement. Le seul mouvement normal s'est produit il y a trois mois, lorsque nous nous sommes séparés de 15 à 20 journalistes en raison d'un surplus dans nos effectifs», précise Ali Fodil. Echorouk, qui emploie 1500 personnes, devra effectuer une «restructuration en profondeur», qui interviendra début mars. «La restructuration permettra une répartition intelligente des effectifs entre nos trois supports (chaînes généraliste et news et site internet). C'est à ce moment-là que nous saurons si nous sommes en surplus ou si nous devons recruter», estime Fodil. Pour le fondateur du quotidien arabophone et des chaînes offshore, la crise de la publicité n'a pas épargné son groupe. «Nous sommes en crise. La publicité a baissé. Le papier est touché, la chaîne un peu moins. Mais Echorouk produit ses propres programmes et donc n'a pas de dettes. Les seuls produits que nous achetons, ce sont des feuilletons», précise Fodil. Des sources affirment que le directeur d'Echorouk, sommé de payer les dettes cumulées auprès des imprimeurs publics, chercherait à s'approcher des services du Premier ministère pour «desserrer l'étau» sur son entreprise. Ayant toujours bénéficié de la générosité publique, des quotidiens sans lectorat continuent à paraître alors que les imprimeurs réclament le payement de leurs créances.