Le ministre a indiqué que la conjoncture actuelle n'affecte pas seulement les prix du pétrole, mais aussi ceux du gaz. Les efforts en vue de parvenir à un accord sur la réduction de la production de pétrole des pays de OPEP seront maintenus et l'Algérie continuera à œuvrer dans ce sens. C'est ce qu'a indiqué hier le ministre de l'Energie, Salah Khebri, à l'ouverture des travaux du 5e symposium de l'Association algérienne de l'industrie du gaz. Le ministre a expliqué que «les prix actuels du pétrole sont déraisonnablement bas» et que la situation actuelle entraînerait «des conséquences négatives (…) sur les pays exportateurs de pétrole». Des conséquences «connues», selon M. Khebri, qui «accentuent les risques boursiers et financiers». C'est dans ce contexte, a ajouté le ministre, que «l'Algérie continuera à œuvrer sans relâche pour rapprocher les points de vue aussi bien au sein de l'OPEP que des pays non membres de cette organisation pour aboutir à des solutions consensuelles de réduction de l'offre pétrolière en vue de redresser les prix». Le ministre a également indiqué que la conjoncture actuelle n'affecte pas seulement les prix du pétrole, mais aussi ceux du gaz. Il rappelle dans ce sens que les prix du gaz sont indexés sur ceux du pétrole, réaffirmant l'attachement de l'Algérie, dans une conjoncture marquée par la morosité des marchés gaziers, aux contrats à long terme. Mais au-delà des questions liées aux prix, le ministre de l'Energie dresse le tableau des challenges que l'industrie gazière nationale devra relever. Il met ainsi en avant la hausse de la consommation interne d'énergie. M. Khebri rappelle que la consommation nationale d'électricité devrait tripler et celle de gaz doubler à l'horizon 2030. Ce qui pose un certain nombre de défis à un secteur qui devra garantir la sécurité énergétique tout en assurant des financements pour le développement de l'économie nationale. C'est dans ce contexte que le ministre évoque la nécessaire évaluation des besoins et les programmes d'efficience énergétique devant permettre de mieux maîtriser la consommation. M. Khebri parle aussi de maîtrise technologique permettant une meilleure exploitation des ressources et une optimisation des coûts de production, ainsi que l'innovation en matière de commercialisation. L'Algérie est un pays gazier et le restera Pour sa part, le PDG du groupe Sonatrach, Amine Maazouzi, est plus optimiste, estimant que les prix actuels du pétrole ont atteint un niveau plancher. Il indique que la conjoncture actuelle résulte, certes, d'une abondance de l'offre sur le marché. Cependant, «l'abondance de l'offre, les incertitudes géopolitiques, les difficultés auxquelles fonts face les économies en Europe et au sein des pays émergents, l'évolution des modèles de consommation grâce aux économies d'énergie et au développement des énergie renouvelables, ont induit un déséquilibres des fondamentaux qui ne contrôlent plus le marché». Cela n'entame en rien l'optimisme du patron de la compagnie pétrolière nationale, qui estime que «les cours ont atteint un prix plancher. Ils devraient se redresser en 2016 et continuer à augmenter en 2017 et 2018». M. Maazouzi table, en ce sens, sur le désinvestissement qui a touché l'activité en amont en raison de la baisse des cours du brut et qui devrait se traduire par «un rééquilibrage de l'offre et de la demande». Le PDG de Sonatrach situe cependant le débat ailleurs, sur le potentiel gazier algérien plus exactement. Il estime que «le gaz est la source d'énergie par excellence» et que «c'est l'énergie de l'avenir». L'orateur met en avant le potentiel de l'Algérie, qui disposerait d'un potentiel de 13 000 milliards de mètres cubes de gaz conventionnel et de 20 000 milliards de mètres cubes en non conventionnel. M. Maazouzi insiste : «L'Algérie est un pays gazier et le restera.» C'est dans ce contexte que le premier responsable de Sonatrach évoque la nécessité pour son groupe de consolider sa place sur le marché gazier à l'horizon 2035, affirmant que «Sonatrach est le premier fournisseur de gaz en Méditerranée et nous entendons le rester encore longtemps».