D'anciens militaires radiés et en invalidité physique durant leur service souffrent toujours des dysfonctionnements retardant la régularisation de leur situation pour pouvoir bénéficier d'une pension de retraite, «qui prenne en compte le taux d'invalidité». « Nous sommes les sacrifiés de l'armée», lancent les porte-parole du collectif qui représentent les quelque 800 radiés qui se mobilisent depuis quelques années pour se faire entendre. Touhami Hadidi, membre de ce collectif, explique la longue attente «en vain» de la concrétisation des promesses de la direction des affaires sociales du ministère de la Défense. «Après les différents mouvements de protestation, dont la grève de la faim, des responsables de ce ministère nous ont assuré que les blocages entravant le processus de régularisation seraient revus et que les radiés de l'armée, en situation d'invalidité physique bénéficieront d'une pension de retraite décente. D'autant plus que nous avons été parmi les effectifs de la lutte antiterroriste durant la décennie noire», soutient M. Hadidi, ne comprenant pas les raisons du «revirement de situation». Les textes régissant les pensions de retraite et les indemnités d'invalidité sont «injustes» vers les militaires en invalidité physique subies durant la fonction avant d'être radiés pour des motifs administratifs. «Nous ne pouvons ni prétendre à une retraite décente et le montant de l'indemnité est dérisoire. Les radiés ne peuvent pas non plus postuler à d'autres fonctions, l'invalidité étant mentionnée dans leur dossier et est souvent utilisée comme prétexte par les employeurs pour rejeter toute demande d'emploi», explique un ancien militaire radié, en situation de précarité. L'invalidité, ajoute M.Hadidi, est décrétée en conséquence aux séquelles subies suite à des accidents durant le service, sans que ces accidents soit liés au service. Il s'agit par exemple de chutes, d'accidents de la route… «Seules les invalidités dues aux blessures lors du service sont prises en compte. Les radiations sont généralement prononcées suite à ces invalidités avec une pension dérisoire de moins de 20 000 DA parfois. C'est une situation très floue», reconnaît M. Hadidi, appelant les responsables à revoir les mécanismes régissant la Caisse des retraites militaire. Cette catégorie d'ex-militaires menace de renouer avec la protestation et d'organiser des rassemblements et des sit-in.