Le projet cher aux amateurs de l'activité cynégétique vient d'être concrétisé. La Fédération nationale des chasseurs vient de naître et c'est à Oran, à l'hôtel Le Méridien, ce jeudi, que s'est tenue la première assemblée générale. Dotée désormais de statuts et de règlement intérieur, la Fédération a énormément de travail qui l'attend puisque, pour rappel, l'activité de la chasse a été pratiquement interdite depuis plus de 20 ans, soit depuis le début des années 1990 où les autorités ont procédé à la confiscation des armes de chasse sur la totalité du territoire national. Un retour à la normale a été observé depuis 2004, notamment sur le plan législatif et l'Algérie s'est dotée d'un cadre réglementaire amélioré, à savoir la loi 04-07 du 14 août 2004, qui a comblé les insuffisances de la loi 82-10 du 21 août 1982. Cette loi recèle 20 textes d'application, entre autres, sur les modalités de délivrance et de validation du permis de chasse, les modalités d'organisation des battues administratives et la lutte contre le braconnage. Ce que n'a pas omis de citer le président de la Fédération nationale des chasseurs, M. Nadi, qui rappellera que la chasse a été totalement clochardisée ces dernières années et que des «indus» chasseurs, en fait des braconniers, sont en train de faire énormément de tort à l'activité, aux gibiers et à la nature. «Il faut impérativement revenir aux rudiments et à la culture noble de la chasse, notamment à travers la formation», dira le président. Ce que partage également le SG de la Fédération, Ahmed Belmahdi, qui insistera également sur la nécessité d'organiser des réunions avec tous les acteurs dans l'activité cynégétique «surtout la Conservation des forêts qui reste notre partenaire privilégié», dira-t-il. Belmahdi évoquera également le rôle et la fonction de la Conservation qui est de poursuivre «pénalement» tout braconnier pris en flagrant délit : «Nous allons sévir en tant que Fédération et bannir des rangs des chasseurs tout individu qui ne respectera pas les règles de la bonne chasse.» Le doyen des associations de chasseurs, présent à cette rencontre, rappellera le bon vieux temps de la chasse où tout était réglementé. «Aujourd'hui, tout a été dévoyé, la forêt est devenue un dépotoir et une décharge, le gibier se raréfie et le chasseur ne sait plus comment s'y prendre, car la culture a disparu. Il faut multiplier les rencontres et aboutir à une normalisation de la chasse. Il faut impérativement préserver notre patrimoine», dira-t-il.