Entre les mois janvier et mars, c'est la chasse à la grue, au canard colvert, à la bécassine, entre autres espèces d'oiseaux. Les adhérents de l'Association de chasse de la daïra de Mouzaïa, dans la wilaya de Blida, sollicitent les pouvoirs publics, à travers le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, pour la levée officielle de l'interdiction de la chasse. Suspendue en 1993 pour des raisons évidentes relatives au volet sécuritaire prévalent dans le pays durant la décennie noire et le dépôt volontaire de fusils de chasse auprès des autorités concernées, les chasseurs estiment aujourd'hui que le climat est favorable à la reprise de l'activité de la chasse, ne serait ce que partiellement. «Nous estimons que désormais rien ne s'oppose à la reprise de notre passion puisque le climat sécuritaire s'est amélioré et que les fusils de chasse déposés font l'objet actuellement d'une restitution progressive à leurs propriétaires», souligne Azouz Ouabel, secrétaire général de l'Association de chasse de Mouzaïa. Notre interlocuteur souhaite que les conservateurs des forêts veuillent bien intercéder auprès des services chargés de la chasse au niveau de la tutelle centrale pour décréter l'ouverture officielle de la chasse pour la campagne cynégétique 2015-2016 selon la loi 04/07 du 14 août 2004 fixant le cadre juridique de l'exercice de cette activité. Rappelons que la période de chasse du gibier varie à intervalles bien déterminés et scrupuleusement respectés. C'est ainsi que la période qui s'étale entre les mois de septembre et janvier est réservée à la chasse au lièvre, au lapin de garenne et au perdreau. Des battues administratives du sanglier peuvent être organisées en cette période en cas de nécessité pour réguler l'espèce. Entre les mois janvier et de mars, c'est la chasse à la grue, le canard colvert, la bécassine, entre autres espèces d'oiseaux. La chasse au gibier est interdite entre mars et juillet pour permettre la reproduction des espèces animales. «Plus qu'une passion, la chasse au gibier est un sport et un véritable moment d'évasion ou s'entremêlent la découverte de la faune, de la flore, de la nature et un fort sentiment de liberté et de relaxation», avoue notre interlocuteur. Des chasseurs nostalgiques… Les adhérents de l'association, une vingtaine actuellement — ils seront bien plus nombreux après une éventuelle levée de l'interdiction de chasse — n'attendent que le feu vert pour partir dans les plaines de la Mitidja s'adonner à leur sport favori. «Durant les années 70 et 80, de nombreux chasseurs de gibier des régions limitrophes de la commune de Mouzaïa venaient chasser le lièvre et le perdreau en abondance dans les vergers et les vignobles de la région», atteste Ouabel Azouz. Des montagnes de Tamezguida, en passant par Aïn Romana et la plaine de N'haoua, le gibier ne manquait pas à la grande satisfaction des chasseurs. Même si notre interlocuteur nous révélera que la loi portant concession des exploitations agricoles en 1987 a fait diminuer le champ d'action des chasseurs alors que le braconnage sévit à grande échelle. La chasse n'étant pas uniquement la traque du gibier, l'Association de Mouzaïa compte, à travers le dégel de l'interdiction de chasse, jouer un rôle, celui de la protection de l'écosystème ainsi que la préservation des différentes espèces de gibiers et par la même la gestion durable et rationnelle du patrimoine faunique. Quant à l'aide financière apportée aux associations, notre interlocuteur nous dira que son association, dont l'existence remonte au 29 janvier 1978, n'a bénéficié à ce jour d'aucune subvention malgré toutes les sollicitations auprès des autorités locales. En attendant, les adeptes de la chasse du gibier de la région de Mouzaïa scrutent des signes d'ouverture de la chasse afin de pouvoir s'adonner à leur passion dans la légalité.