La décentralisation et le rapprochement de l'administration du citoyen restent, dans certaines institutions, un slogan qui sonne creux. L'exemple le plus prégnant est l'accueil réservé au niveau de l'annexe de l'administration du cadastre de Ghazaouet. Ce ne sont nullement les employés qui sont mis en cause ni d'ailleurs cette administration qui, à travers l'ouverture de ses annexes, œuvre justement pour le rapprochement des administrés de leur administration et une meilleure prise en charge leurs différentes demandes d'informations cadastrales. Mais le problème se situe au niveau des locaux mis à la disposition de cette administration. Ces locaux qui reçoivent quotidiennement des dizaines de citoyens sont situés dans un bloc conçu, expressément, il y a plus de trente ans, pour servir de dortoir. L'endroit ne s'y prête guère pour accueillir les citoyens, tant les commodités les plus rudimentaires sont inexistantes. D'ailleurs, plusieurs autres services publics ont élu domicile dans ce bâtiment lugubre. Au niveau du service du cadastre, les citoyens se sentent méprisés et humiliés tant les conditions d'accueil sont aussi déplorables qu'inadaptées. «C'est insensé que nous soyons accueillis dans de telles conditions ! Il n'y a même pas de chaises», se désole un citoyen. En effet, la salle d'attente ou plutôt le vestibule trop exigu, est dépourvu de chaises, ce qui oblige les administrés à attendre leur tour dehors. Ceux qui ne sont pas capables de tenir longtemps debout s'assoient sur les marches d'escaliers. D'autres qui ne peuvent pas attendre préfèrent différer leurs démarches administratives. Les employés ne sont pas mieux lotis. Ils travaillent dans des bureaux minuscules dépourvus de toute commodité, équipés d'un mobilier caduc : des chaises en bois branlantes, des armoires métalliques en nombre très insuffisant, tant les dossiers traînent par terre, de vieilles tables qui servent de bureaux.