Louisa Hanoune a appelé, hier à partir de Mila, à l'adoption, au plus vite, de la loi de finances complémentaire pour amortir les retombées «catastrophiques» de la LF-2016. Qualifiant celle-ci de facteur de récession et de fragilisation des couches sociales, Mme Hanoune, qui s'exprimait hier lors d'un meeting populaire à la Maison de la culture, appelle le gouvernement à «conforter le tissu social à travers une LFC qui consoliderait le pouvoir d'achat». Expliquant que l'austérité n'est pas une fatalité, tant que l'Etat possède d'importantes potentialités non exploitées, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) plaide pour la récupération des 5 milliards de dollars prêtés au FMI, l'institution de taxes sur la fortune, la récupération de l'argent de l'évasion fiscale estimé, par la locutrice, à 9400 milliards de dinars et la lutte contre le transfert illégal de devises à l'étranger. Dans le même ordre d'idées, elle appelle au gel de l'accord de partenariat avec l'UE : «L'accord de partenariat avec l'Union européenne est à notre désavantage. L'Algérie est déficitaire de 20% dans ses échanges commerciaux avec l'UE.» concernant le volet politique, la leader du PT dénonce «ce mariage contre nature» entre l'argent sale et les institutions de l'Etat. «Cette cohabitation mafieuse entre la politique et l'argent sale constitue une sérieuse menace pour l'Etat algérien», assène-t-elle. Evoquant la dernière sortie des jeunes chômeurs à Ouargla, qu'elle a qualifiée de conséquence directe de la gestion mafieuse des affaires du pays, Mme Hanoune demande une intervention rapide des pouvoirs publics pour trouver une solution à la situation de désespoir et de détresse que vivent des milliers de jeunes un peu partout dans le pays. «Les villes du Sud doivent bénéficier de la priorité en matière de développement. Les populations locales vivent dans des conditions d'une fragilité intenable, notamment dans les régions frontalières où elles participent, aux côtés de l'armée, à la lutte contre les intrusions terroristes à partir de pays voisins», indique la secrétaire générale du PT. En s'exprimant sur les conflits qui secouent la région arabe, Mme Hanoune dit qu'ils ont été provoqués par des pays occidentaux afin qu'ils se créent des marchés pour leur industrie militaire. «En tête de ces puissances, on retrouve les Etats-Unis et la France, qui provoquent des foyers de tension pour écouler leurs armes, notamment en cette conjoncture marquée par une crise économique planétaire.»